AVION a écrit :Clm a écrit :
Un aéroport coûte extrêmement cher à construire et cher à entretenir. Il lui faut un trafic soutenu pour générer un tant soit peu de recettes. Nous ne connaissons les raisons précises de ce retrait. En revanche, les infrastructures de Vatry sont bien trop luxueuses pour son trafic :
- piste : 3860 x 45 m
- balisage : seuils 10 et 28
- ILS : seuils 10 et 28
- Aérogares : 1 x passagers et 2 x fret
Pourquoi luxueux...les infrastructures existaient et ont été remises aux normes...ce n'est pas comme si l'on avait créer de toute pièce un aéroport au milieu des champs...
Tu mélanges les
investissements (CAPEX) et les
coûts d'exploitation (OPEX).
L'investissement initial de remise à niveau complète de l'aéroport a été financé par l'Etat et les collectivités locales de la région. Au demeurant, l'existence d'installations militaires n'est pas forcément un cadeau. Tu économiseras certes, tous les coûts de terrassements et d'amenée des réseaux qui peuvent être très conséquents (ici le terrain est plat donc ça va). En revanche, les normes militaires sont bien moins sécures que les normes civiles. Toute conversion d'aérodrome militaire en aéroport peut coûter une petite fortune et ce d'autant plus que l'armée, par manque de moyens a tendance à sous investir. Et quand elle sait que la base va être cédée, elle arrête tout simplement d'investir :
- Clôtures à mettre aux normes OACI
- Ensemble des bâtiments à mettre aux normes ERP
- Rechargement et reprise de l'ensemble des infrastructures aéronautiques (un jet poinçonne bien moins la chaussée qu'un avion de ligne, particulièrement les cargos !)
- Reprise du balisage diurne (marquage au sol)
- Aires aéronautiques à mettre aux normes (RESA, servitudes, etc.).
- Mise à niveau de l'ensemble des équipements aéronautiques (balisage nocturne, ILS, etc.)
- etc.
Mais revenons-en à l'exploitation elle-même. 3860 x 45 m de piste + taxiways couvrant la quasi-totalité de la longueur de piste + aires de stationnement nombreuses, ça demande beaucoup d'argent en entretien. Particulièrement pour une région qui connaît des gelées fréquentes en hiver.
Etant donné le faible trafic (peu de mouvements), réalisé qui plus est par des aéronefs agressifs pour la chaussée (avions cargos de code D, E ou F chargés), je ne vois pas comment échapper à une généreuse subvention d'exploitation par les pouvoirs publics.
Problème, les collectivités n'ont plus un rond... le principe de réalité arrive en pleine poire de l'exploitant qui préfère se retirer.
En l'état, l'équation est difficile à résoudre. Le privé peut améliorer (éventuellement) l'organisation et la gestion, mais il s'endette pour plus cher que le public et n'est pas un sorcier qui fait disparaître les coûts.
Cet aéroport est une blague depuis le début. Il faudrait peut-être s'en rendre compte un jour.
Il a tellement foutu le bordel que la seule chose à peu près viable, à savoir la zone civile de la base aérienne de Reims-Champagne (piste entretenue conjointement avec l'armée...) a fermé.
Aujourd'hui, on se retrouve avec un gros machin coûteux, loin de toute civilisation. Il faudrait songer à arrêter les frais.