Brussels Airlines après le 22 mars 2016

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Gosselies
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Brussels Airlines après le 22 mars 2016

Message par Gosselies »

Interview du CEO de Brussels Airlines sur les suites de l'attentat à l'aéroport de Bruxelles :
http://www.lecho.be/entreprises/aviatio ... 1460378276
Extraits :

Jeudi 17 mars, Bernard Gustin, CEO de Brussels Airlines (SN), est tout sourire. La compagnie a atteint un bénéfice de 41,3 millions d’euros, le premier depuis 2010. Les ambitions sont à la mesure des résultats: deux nouveaux long-courriers, la finalisation de la modernisation de la flotte européenne, de nouvelles escales (peut-être même l’Inde?), l’engagement d’au moins 240 personnes…
Et puis, le 22 mars.

- Comment avez-vous vécu les premières heures du 22 mars?
D’abord, on en prend plein la figure et les pensées volent immédiatement vers notre personnel et nos passagers. Y a-t-il des victimes? Des blessés? Il y aura quatre membres du personnel blessés. Mais il y a aussi une centaine de personnes qui ont vécu des choses affreuses et qui ne vivront plus leur job comme avant!

- Et après l’émotionnel?
Il faut alors s’occuper des passagers, de leurs réservations, des agences de voyages; les informer de ce que nous pouvons savoir par tous les moyens. La troisième étape a été de relancer nos vols au plus tôt, une tâche plus compliquée pour nous, avec tout notre réseau de connexions, que pour les autres compagnies qui ne faisaient que du point à point à Bruxelles. Là aussi, ça a été un boulot gigantesque en matière de logistique, de personnels à déplacer dans les bases, d’avions et d’équipages à rapatrier, de droits de trafic et de créneaux aéroportuaires à obtenir.

- Où en est-on? Quelles ont été les priorités depuis l’ouverture du terminal provisoire?
D’abord, nous avons fait démarrer les vols (Faro, Athènes…) où il y avait le plus d’overbooking à Liège. La priorité a été de relâcher la pression de la cocotte-minute. Ensuite, parce que, logistiquement, ce n’était pas le plus simple, il a fallu faire revenir les long-courriers et recommencer les vols où il y a le plus de connexions avec l’intercontinental. Ce week-end, on est à 70% de notre offre habituelle et j’espère qu’on montera le plus vite possible à 100%.

- Oui, mais l’aéroport n’a que 20% de sa capacité!
Je sais qu’il faut opérer des choix, mais nous avons une position particulière. Nous alimentons les autres compagnies aussi, comme Hainan Airlines, et pas seulement nos partenaires de Star Alliance. Plus l’offre sera large, plus les autres transporteurs reviendront. Mais je suis bien conscient que tout le monde doit avoir sa part. Notre priorité est de remettre toute la gamme de nos produits en rayons. Si on travaille à capacité réduite pendant encore des mois, à terme, des problèmes se poseront.

- On a parlé d’une perte quotidienne de 5 millions d’euros. Une perte ou un manque à gagner?
C’est un peu pareil. L’ouverture de nouvelles bases a coûté cher et il y a peu d’économies qui ont été réalisées sur les frais opérationnels: le fuel peut-être. Disons même 3 millions par jour et on va vite aboutir à la totalité du bénéfice de l’année dernière. On pouvait tabler au départ sur un bénéfice de 70 millions pour 2016 et donc on peut dire que nous avons un matelas financier pour supporter la crise.
Mais mon sentiment est que ce serait une erreur de ne plus avoir nos ambitions. Dans cette crise, j’ai trouvé un personnel exceptionnel, enthousiaste, dévoué, courageux, motivé, solidaire. Tout le monde était sur le pont, même des volontaires qui étaient en congé de Pâques: des pilotes, des délégués syndicaux.
Bien sûr, en tant que manager, je ne peux pas faire abstraction des chiffres et il est évident que le seul point que nous ne maîtrisons pas est la demande. Comment va réagir le passager? Nous devons faire comprendre, par exemple à celui qui est en transit, qu’il ne remarquera aucune différence puisque la zone franche n’a pas été touchée.
Maintenant, si, dans six mois, nous n’avons plus que 50% de clients, il faudra revoir nos données. Mais en aucun cas, ce doit être l’hypothèse de base. Sur ce point, je suis assez volontariste et heureusement mes actionnaires aussi. On revient en force avec tout ce que nous pouvons offrir et on verra comment réagit la demande: pas l’inverse.

- Un point qui a retardé l’ouverture de la zone provisoire et qui va handicaper les flux de passagers est la présence de contrôles à l’entrée. Qu’en pensez-vous?
C’est évidemment du ressort de l’aéroport et des autorités du pays. Si votre question est "faut-il une sécurité maximale?", ma réponse, comme pour mes opérations, est clairement oui. Ce processus mis en place sera-t-il optimal pour cette sécurité maximale? Je ne suis pas compétent pour répondre. On vit dans un monde où la menace augmente, mais on doit continuer de vivre. Mais peut-être qu’on pourra compenser les attentes aux contrôles de sûreté par une amélioration des flux ailleurs, dans le nouveau terminal.
"Dans la zone Départs, il faut revoir l’outil de travail. Il n’est pas question que mon personnel, qui a déjà bien souffert, retrouve exactement les mêmes installations qu’avant."
Bien sûr, c’est l’aéroport qui décide, mais je me demande s’il ne faut pas profiter des travaux pour faire quelque chose de plus moderne. À l’ère des smartphones, faut-il encore des comptoirs d’enregistrement? Doit-on encore imprimer des cartes d’embarquement, même à domicile? Idem avec les passeports: n’existe-t-il pas des systèmes de reconnaissance plus efficaces et plus rapides?
Gosselies
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Re: Brussels Airlines après le 22 mars 2016

Message par Gosselies »

http://www.lesoir.be/1203035/article/ec ... -attentats

Du côté de Brussels Airlines, les pertes dues à l'attentat contre l'aéroport de Bruxelles s’élèveraient entre 70 et 100 millions d’euros.
La compagnie avait déjà estimé à 5 millions par jour les pertes liées à la fermeture totale de l’aéroport, qui a duré du 22 mars au 4 avril. Il faut y ajouter les frais supplémentaires pour le transfert d’une partie des vols vers Anvers, Liège, Zurich et Francfort, la gestion des voyageurs qui devaient être dirigés vers Bruxelles le jour des attentats et les suivants, et qu’il a fallu placer sur d’autres compagnies ou loger. Il a aussi fallu gérer les équipages, les avions (certains sont revenus à vide), sachant que la place de parking d’un avion dans un aéroport peut coûter très cher. Au total, l’addition est plutôt salée pour la compagnie aérienne belge. D’autant qu’elle est en plein processus de rachat par la Lufthansa.

Brussels Airlines est dans de sales draps, à mon avis. Lufthansa préfère attendre avant de s'engager définitivement, et ça se comprend. Elle pourrait bientôt l'avoir pour presque rien.
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