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L'Agglomération de Rouen condamne l'aéroport de Boos
La CREA décide de ne pas renouveler la DSP octroyée à la société SNC-Lavalin, qui exploite l'aéroport de Rouen-Vallée de Seine depuis 2010. La fin de cette infrastructure ? Détails
C’est un changement de direction notoire dans la vie de l’aéroport Rouen-Vallée de Seine. Alors que la CREA, l’Agglomération de Rouen, préparait son budget, son président, Frédéric Sanchez, annonçait, le 16 décembre 2013, qu’un groupe de travail constitué d’élus de la collectivité allait mener une réflexion sur l’avenir de la structure.
Trois pistes allaient alors être examinées : « Le maintien de l’activité aéroportuaire, la transformation de l’aéroport en aérodrome, la fermeture de l’aéroport ». On sait aujourd’hui que la décision de la CREA consiste à ne pas renouveler la délégation de service public à la société SNC-Lavalin, qui exploite le site depuis 2010.
« Une décision courageuse que je salue »
Le site coûte cher à la collectivité : un million d’euros par an, six millions d’euros d’investissement… Depuis longtemps, des élus de la CREA faisaient porter l’interrogation sur l’intérêt de prolonger cet engagement. Parmi eux, Philippe Guilliot, maire d’Ymare et membre du comité de pilotage. « C’est une décision courageuse qu’a prise le président de la CREA, et je la salue ».
Début septembre 2014, il apprenait les dispositions que la CREA s’apprêtait à prendre à l’endroit de l’aéroport, et qui confirmaient les nettes impressions ressenties au cours des dernières réunions du comité de pilotage : « On sentait bien que plus cela allait, et plus il fallait se poser des questions sur la suite. » Pour l’élu communiste, ce ne sont pas tant les sommes investies qui justifient la volonté d’un désengagement.
La réunification de la Normandie et le poids de Deauville
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Je ne suis pas contre les investissements productifs, mais je ne vois pas où est le retour. L’aéroport de Boos est utilisé par des hommes d’affaires ; il y a quelques vols vers la Corse… La collectivité a-t-elle vocation à subventionner un équipement qui ne concerne que les privés ? Par ailleurs, la réunification des deux Normandie doit encourager davantage encore les investissements vers Deauville pour en faire un aéroport normand digne de ce nom.
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Le président de la CREA souhaite surtout avoir les mains libres pour envisager l’avenir, après 2016.
Une activité qui se développe
La délégation de service public court en effet jusqu’en 2016. La question est de savoir ce qui se passera ensuite, au plan économique, pour les entreprises qui vivent sur le site de Rouen-Vallée de Seine. Ces dernières années, le site s’est peuplé d’entreprises qui n’ont pas toujours de rapport avec l’aéronautique. Aucune raison de croire, a priori, que la décision de la CREA les mettra en péril.
Les interrogations concernent plutôt les sociétés telles que Pixair Survey, spécialisée dans la cartographie, qui a élu domicile à l’aéroport de Rouen depuis le 5 septembre 2011 (son siège est à Verneuil-sur-Avre) ; ou encore Air Perspective Normandy, arrivée à la même époque et qui a développé une activité de courtier en aviation d’affaires, au moyen de vols mutualisés. Du point de vue de SNC-Lavalin, les derniers mois ont été satisfaisants :
“L’activité s’est développée avec une augmentation de 10 % du trafic commercial par rapport à 2013. Nous avons aussi un bon développement de l’aviation d’affaires avec 156 mouvements, et une forte augmentation de l’aviation de loisir (tous les hangars sont complets), communique la société, à qui il n’appartient pas de commenter les décisions de la CREA.
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La réflexion se poursuit pour déterminer l’avenir du site. L’aéro-club continuerait de vivre, ainsi que l’imagine Philippe Guilliot : « 750 mètres de piste suffisent largement pour de petits avions ». Affaire à suivre…