par jet1 » Mer 4 Juil 2012, 11:45
Effectivement, c'est intéressant, à la fois pour le contenu et parce que le "cas LYS" suscite une analyse de la part d'observateurs anglophones.
Il est vrai que la situation que l'on constate est de plus en plus décalée, entre une ville qui progresse dans le classement des métropoles européennes, qui est un exemple en matière de gouvernance économique, qui est en train de devenir une destination touristique, et un aéroport dont l'activité est non négligeable, mais dont le rayonnement reste limité.
Il est vrai que LYS se trouve confronté à plusieurs difficultés, en même temps:
- la fin d'un rôle particulier, qui avait été conféré à l'aéroport en matière de liaisons régions/Europe par le hub AF. Le très fort développement de l'offre sur les autres aéroports de province, la difficulté à réformer le modèle AFby font que LYS a perdu sa place dans le système français.
- le low cost est enfin présent, mais très tard et pas encore assez
- LYS est une place forte de LH et Star A, mais par définition, il s'agit d'un business qui consiste à capter de la clientèle pour la conduire vers d'autres hubs européens, ce qui ne contribue pas vraiment au rayonnement de l'aéroport
- GVA est non seulement un concurrent, mais c'est surtout un concurrent qui offre des niveaux de yield que l'on ne trouve nulle part ailleurs en Europe. Il est très difficile de s'imposer face à cela.
- il y a la crise tout simplement, qui fragilise l'activité long-courrier sur tous les aéroports secondaires:Delta est partie en 2009, Corsair en 2010, maintenant c'est Air Austral. Pas sûr que Camair reste longtemps.
- enfin, certaines stratégies sont discutables: fallait-il vraiment, dans ce contexte, s'opposer à l'entrée d'ADP au capital de l'aéroport? Les lyonnais craignaient que LYS n'ait que les miettes de CDG. Si on parle de long courrier, les miettes auraient été bonnes à prendre.
Quelques raisons d'espérer quand même:
- LYS a l'avantage de la multimodalité, qui pourrait quand même finir par devenir un vrai atout économique: il se peut que le projet Eurocarex soit un levier fort pour le développement du fret - et du trafic long courrier
- Pas sûr que GVA puisse techniquement accueillir beaucoup plus de long-courriers qu'aujourd'hui, compte-tenu des contraintes de l'infra. Si UA veut un jour doubler GVA vers EWR, il faudra peut-être regarder vers LYS où, qui plus est, Star A est très présent.
- enfin, des opérateurs long courriers continuent à regarder LYS, et les choses vont peut-être finir par fonctionner: il ya toujours l'arlésienne Emirates, mais il y a aussi Cathay Pacific, qui envisage de doubler le nombre de ses escales européennes d'ici à 2015 et s'intéresse à Lyon