Aéroports régionaux post Covid-19

[Mica76]

La France a beaucoup d'aéroports pour tout un tas de raisons, notamment historiques. Il me semble qu'il y en a beaucoup aussi en Angleterre qui est pourtant beaucoup plus densément peuplé et plus petite que la France. Des pays comme l'Espagne n'avaient pas atteints le degré de développement de la France quand le territoire s'est couvert d'aéroports. Il faut quand même faire observer que l'écrasante majorité de ces plateformes secondaires ne sont pas desservies par de l'aviation commerciale régulière ou charter et n'ambitionnent pas de l'être. Le coût de fonctionnement, quand on se contente de maintenir une plateforme ouverte à la circulation aérienne, sans subventionner d'activité et surtout sans subventionner de ligne, est assez faible. Pour parler de ce que je connais, l'aéroport du Havre ne coûte que 270.000 euros (facturés par EDEIS) à la communauté urbaine du Havre dont le budget est de 500 millions d'euros par an. C'est le prix à payer pour accueillir les évacuations sanitaires, l'aviation d'affaire, les vols d'équipes sportives, l'aviation civile, les hélicos des douanes et des services du port, les cas échéant quelques charters. Si on ramène au prix par passager (environ 6000) c'est énorme mais cela n'est pas pertinent puisque l'activité n'est en réalité pas tournée vers le transport de passagers. Il y a quelques années Borloo avait écrit un livre dans lequel il écrivait que les chances de survie d'une valenciennois victime d'un accident de la route étaient moitié moindres que celles d'un habitant en IDF. Ne serait-ce que pour le transport d'organes, les évacuations sanitaires beaucoup de plateformes ont une utilité.

[PhilP14]

Les bassins d'emploi s'inquiètent de la fragilisation des petits aéroports.
Le tourisme d'affaires pâtit de la crise sanitaire, mais aussi de la raréfaction des lignes intérieures et des nouveaux modes de rencontre à distance. Fragilisées, ces infrastructures coûteuses n'en revendiquent pas moins un rôle essentiel dans l'activité économique et dans le désenclavement de leurs territoires.
« Le confinement a relancé l'intérêt pour les villes moyennes, mais leur accessibilité demeure un critère essentiel, notamment pour les entreprises. Dans cette période de crise, il faut éviter les raisonnements à court terme et prendre le temps d'analyser au cas par cas le potentiel et la réalité des besoins ».
Au pied des tarmacs provinciaux se sont souvent créé des zones, des écosystèmes, directement ou indirectement tributaires de l'activité aéroportuaire.
https://www.lesechos.fr/pme-regions/gra ... ts-1252975

[PhilP14]

Situation de plus en plus tendue pour certains aéroports...
- Lorraine Airport contraint de licencier un quart de son personnel.
Alors que son trafic aérien a chuté de 86 % en 2020 pour tomber à 37 000 passagers contre près de 300 000 les années précédentes, la Région, propriétaire et gestionnaire du site, en relation avec le conseil d’administration de l’aéroport, a pris la décision de licencier un quart des effectifs. 22 départs sur les 79 salariés sont à prévoir.
https://www.lasemaine.fr/lorraine-airpo ... personnel/
- Aéroport de Biarritz : la chute du trafic de 65 % entraîne des conséquences pour l'emploi.
La voilure de l'impact sur l'emploi des 70 salariés de l'aéroport de Biarritz au Pays basque n'est pas encore détaillée mais la baisse du trafic de 65 % oblige la direction à revoir son organisation de l'emploi. Les instances du personnel vont en être avisées, le CSE doit se réunir.
https://france3-regions.francetvinfo.fr ... 87248.html

[Rwandair Express]

Coronavirus : Déjà mal en point avant la crise, les aéroports régionaux menacés par la baisse durable du trafic aérien

TRANSPORTS Les petites structures, qui avaient déjà une rentabilité précaire, risquent de ne pas passer la crise

https://www.20minutes.fr/economie/28956 ... fic-aerien

Petite cueillette de cerise, à partir du rapport de Jacques Pavaux , que l'on trouve dans l'article de 20min (https://www.fnaut.fr/uploads/2019/01/db190828apta.pdf)

Au bout du compte, sur un total de 76 aéroports dont le trafic était inférieur à 2 millions de passagers, 39 en 2011, 73 ont été déficitaires et seulement 3 bénéficiaires (Lille, Montpellier et Strasbourg). En 2012, sur les mêmes 76 aéroports, 72 étaient encore déficitaires, Biarritz étant devenu légèrement bénéficiaire.

Si l’on complète les chiffres précédents en prenant en compte les dix aéroports de plus de 2 millions de passagers, de Roissy à Beauvais, on obtient pour la France métropolitaine seulement 13 aéroports bénéficiaires en 2011 et 14 en 2012 sur un total de 86 plates-formes équipées pour accueillir du trafic commercial et ouvertes à la CAP40.Finalement, moins d’une quinzaine d’aéroports en France métropolitaine accueillent un volume de trafic suffisant pour leur permettre d’être financièrement rentables.Tous les autres, soit un peu plus de 70, sont structurellement déficitaires et ne pourraient poursuivre leur activité aéronautique sans aides financières

[Flyzen]

Coronavirus : Déjà mal en point avant la crise, les aéroports régionaux menacés par la baisse durable du trafic aérien
....Finalement, moins d’une quinzaine d’aéroports en France métropolitaine accueillent un volume de trafic suffisant pour leur permettre d’être financièrement rentables.Tous les autres, soit un peu plus de 70, sont structurellement déficitaires et ne pourraient poursuivre leur activité aéronautique sans aides financières

Effectivement le covid risque de faire beaucoup de dégâts dans les aéroports si la relance nécessite des moyens financiers pour d'autres secteurs de l'activité d'une métropole !
Comment expliquer à sa population que l'on va sortir des €€€ pour un aéroport et pas les utiliser pour améliorer le système médical /sanitaire et je ne parle pas des collectivités devenues "vertes" qui voient dans l'aérien un "truc" à éradiquer