Contourner la Russie : pas simple, pas économique.

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Gosselies
A380
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Enregistré le : jeu. 7 avr. 2016, 16:21

Contourner la Russie : pas simple, pas économique.

Message par Gosselies »

https://www.lesoir.be/428015/article/20 ... economique

Les restrictions de circulation dans les divers espaces aériens en confrontation depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie modifient en profondeur le modèle économique du transport de fret aérien entre l’Europe et l’Asie (Hong Kong, Schenzen, Shanghai… mais aussi Tokyo, Séoul).
Depuis quelques jours, contourner l’espace aérien russe complique les choses, pour les vols passagers de l’Europe vers l’Asie (encore peu nombreux) mais aussi et surtout pour les vols cargo vers la Chine. C’est toute la construction et la rentabilité de ces vols qui sont remises en question. Et qui va engendrer un certain nombre de problèmes et/ou de surcoûts. Comme d’habitude, les compagnies ariennes restent très discrètes sur leur stratégie (concurrence oblige), sur celle de leurs clients et sur les répercussions sur la disponibilité des produits transportés.

La rotondité de la Terre implique que, pour rallier la Chine, la route du Nord, qui traverse l’espace aérien russe, s’avère bien plus courte. Ce qui implique que le vol Europe-Chine coûte moins cher en consommation de carburant et qu’on peut charger l’avion avec plus de marchandises (puisqu’il faut moins de carburant). L’équilibre économique d’un vol repose sur ces critères auxquels il faut aussi ajouter la météo (direction et force du vent), les obstacles naturels (Himalaya) ou les zones de combat à éviter (Syrie, Ukraine…).

Les compagnies cargo se réorganisent, certaines ont reproduit l’ancien système en organisant l’étape de leurs équipages depuis les Émirats. D’autres cherchent des alternatives. Par exemple, ASL Airlines Belgium qui opère depuis l’aéroport de Liège explique « voler toujours directement vers la Chine mais en utilisant une autre route, plus au sud, qui ne traverse pas l’espace aérien russe. Cela ajoute entre 60 et 90 minutes à nos temps de vol selon notre destination en Chine et réduit également la charge utile jusqu’à 10 tonnes. Nous étudions des itinéraires alternatifs avec un arrêt et envisager la demande des droits de vol. » Sur certains vols, les plus longs, la surcharge de carburant peut réduire les marchandises transportables de près de 40 % et bouleverser tout le calcul de rentabilité de l’opération. Eurocontrol (contrôleur aérien européen) a calculé qu’un Paris-Tokyo pourrait durer 150 minutes supplémentaires et un Amsterdam-Pékin près de 105 minutes en plus.
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