Taxe sur les billets d'avion en Belgique

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Gosselies
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Taxe sur les billets d'avion en Belgique

Message par Gosselies »

https://www.rtbf.be/info/belgique/detai ... d=10859120

C’est un des points de l’accord budgétaire du gouvernement De Croo : "une taxe d’embarquement" sur les billets d’avion pour les vols courte distance de moins de 500 km.

Premier constat, seul Bruxelles-National propose des vols à destination de ville situées à moins de 500 km. Ce n’est pas le cas des aéroports de Charleroi, Liège, Ostende et Anvers, du moins actuellement.

Si on regarde le détail : 3 aéroports allemands sont touchés : Francfort (4 vols/jour), Stuttgart (2 vols/jour) et Hambourg (1 vol/jour). Côté français, le cercle englobe les aéroports de Paris (2 vols/jour) et Strasbourg (pas de vols actuellement). Au Royaume-Uni, cette taxe viserait les vols vers Londres (3 vols/jour) et Birmingham (1 vol par semaine). Les Pays-Bas sont évidemment aussi touchés avec des vols vers Amsterdam (4 vols/jour) et Maastricht (1 vol/semaine). Sans oublier la ville suisse de Zurich (2 vols/jour) tout juste dans le cercle, au contraire de Genève.

Combien de passagers potentiellement touchés ?
Impossible de trouver cette information du côté des compagnies (principalement Brussels Airlines, British Airways et KLM), alors nous nous sommes livrés à un petit calcul théorique. En comptant 110 passagers, en moyenne, par avion multiplié par 125 décollage par semaine, on arrive au chiffre de 13.750 passagers par semaine et 715.000 passagers par an.

Même en augmentant un peu le nombre de vols ou le nombre de passagers concernés, on ne dépasse donc pas le million de voyageurs concernés par cette taxe.

Combien par voyageur ?
Là, c’est encore l’inconnue. Sur les antennes de La Première, ce mardi, le président du MR Georges-Louis Bouchez parlait de 5 à 6 euros. Le cabinet du ministre de la Mobilité, Georges Gilkinet (Ecolo), confirmait lui que le montant budgété est bien 30 millions d'euros, mais renvoyait à des précisions futures pour les modalités d’application.

A première vue, c’est une taxe qui dans les modalités connues aujourd’hui, semble ne pas servir à grand-chose. Comme elle est peu élevée, elle ne devrait pas changer les comportements des voyageurs et comme elle vise peu de passagers, elle ne devrait pas garnir de beaucoup les caisses de l’Etat.
Mais le pari des verts, qui ont proposé et défendu cette taxe, c’est sans doute le "pied dans la porte". Une fois le principe entériné et validé, il sera possible pour les années qui viennent de moduler les montants et les kilomètres de ce levier fiscal nouveau. C’est peut-être donc bien une amorce de tournant en matière de fiscalité environnementale, pour le secteur aérien.
Gosselies
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Re: Taxe sur les billets d'avion en Belgique

Message par Gosselies »

https://www.rtbf.be/info/dossier/chroni ... d=10862231

Ce n’est pas rare : après un conclave budgétaire, il faut plusieurs jours, voire deux semaines, pour totalement "boucler" les textes qui scellent les accords politiques. Parmi les mesures à affiner, il y a, entre autres, la taxe sur les vols courts.

Un élément important : le rendement budgétaire attendu ne bouge pas : 30 millions d’euros en 2022, 40 millions les années suivantes.

Tout le monde s’est très vite rendu compte que 30 millions de recettes uniquement pour les vols de moins de 500 km, ça allait être très compliqué. Sur la table du gouvernement, il y a donc un allongement du vol. Cela ne devrait pas être 1000 km, mais on se dirigerait vers 750 km.
Ce passage potentiel à 750 km va faire une victime de taille, c’est l’aéroport de Charleroi. "Brussels South" était passé entre les gouttes la semaine dernière, avec la limite des 500 km. Mais la distance de 750 km depuis Gosselies verra les aéroports de Nantes, Bergerac, en plus de Milan, Turin, Prague, concernés par cette taxe d’embarquement.

Ce passage à 750 km s’explique donc par des recettes loin d’être assurées mais aussi par un solide lobbying, en coulisses.
Un lobbying flamand d’abord : on sait qu’il y a, dans certains milieux politiques et économiques, une vraie jalousie pour l’aéroport de Charleroi. Il était "anormal", pour ceux-ci, que seul Zaventem soit concerné par cette taxe.
Autre lobbying : celui de la principale victime de la taxe sur les billets version 1.0 : Lufthansa. La maison mère de Brussels Airlines a vite compris que cette taxe allait concerner tous les vols de transit entre Bruxelles et son hub de Francfort. Et il ne faudrait pas trop embêter le propriétaire à 100% de la principale compagnie aérienne du principal aéroport du pays.

On sera au-dessus des 5-6 euros, mais en dessous des 20€. Ce qui est certain, c’est qu’à aucun moment, il n’a été question de remettre en cause cette taxe. La question de la prise en compte, ou non, des vols de transit - inexistants à Charleroi - a été abordée. C'est, normalement, ce vendredi 22 octobre que le gouvernement doit définitivement valider ses notifications budgétaires.
Gosselies
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Re: Taxe sur les billets d'avion en Belgique

Message par Gosselies »

https://www.lesoir.be/402580/article/20 ... irect=true

Le gouvernement a introduit le principe d’une taxe sur les vols aériens les plus courts, les plus nocifs pour l’environnement. Surtout quand il existe une alternative ferroviaire. L’intitulé est toujours resté assez vague, le texte définitif sera inséré dans la loi-programme « fourre-tout » prévue mi-décembre.
Deux semaines après l’annonce, on ne semble pas près d’un accord. Surtout que, très vite, le gouvernement a dû se rendre compte que ses premiers espoirs (une taxe de 4 ou 5 euros par passager sur les vols de moins de 500 km) ne rencontraient pas la réalité budgétaire : elle ne concernerait que 900.000 passagers par an (référence 2019), majoritairement à l’aéroport national, avant d’aller prendre un avion dans un pays voisin. Pour atteindre l’objectif budgétaire, il faudrait donc les taxer de plus de 30 euros, ce qui sera aussi peu populaire qu’incitatif à partir directement d’un autre pays.

D’autres critères peuvent entrer dans le corps de la future taxe, notamment le fait qu’elle concernera les passagers « commerciaux » mais aussi ceux qui partent à bord d’avions privés. Il pourrait y avoir une différence de traitement au niveau des classes de vol : première, business ou économique. En privilégiant le plus grand nombre ou le plus haut prix ? La taxe s’appliquera-t-elle aux passagers en transit en Belgique, qui n’y font que changer d’avion ? Là encore, c’est Brussels Airport qui serait le plus impacté et toute sa stratégie de carrefour aérien européen.

Enfin, il est clair que cette taxe ne vise en rien à réduire les émissions de CO2 mais n’est qu’un ajustement purement budgétaire. La notification officielle qui esquisse ses contours s’inscrit d’ailleurs dans un paragraphe « tax shift » : Il s’agira donc d’une taxe à la consommation pour compenser le fait qu’on augmente le pouvoir d’achat.
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