ATR en 2023

[Gosselies]

La nouvelle directrice générale d’ATR, Nathalie Tarnaud Laude, est convaincue que le constructeur parviendra à accélérer la production et à livrer « au moins » 40 nouveaux appareils cette année. Ce chiffre représente une augmentation considérable de ses performances en 2022 : avec seulement 25 nouvelles livraisons d’avions, ATR n’a pas atteint l’objectif « entre le milieu et le haut de 30 » fixé par le prédécesseur de Tarnaud Laude, Stefano Bortoli.

ATR vise à embaucher 150 personnes cette année. « Nous sommes confrontés aux mêmes défis que beaucoup d’autres équipementiers », a déclaré Tarnaud Laude à AIN. « Nous voyons que certaines personnes reviennent vers nous », a-t-elle déclaré, soulignant que les fournisseurs ainsi qu’Airbus, le voisin beaucoup plus important d’ATR à Toulouse, veulent recruter des personnes ayant les mêmes compétences. « Nous sommes tous en compétition pour le même talent. Ce n’est pas facile »

Pour tenter d’atténuer les goulots d’étranglement dans la chaîne d’approvisionnement, ATR a augmenté le niveau de coopération avec ses fournisseurs, en particulier avec ses fournisseurs de niveau 2 et 3, dont les ressources ont été mises à rude épreuve en raison de la pandémie.

ATR a obtenu des commandes fermes de 26 appareils l’an dernier, contre 35 en 2021. « La demande ne se redresse pas aussi vite que nous le souhaitions, reconnaît Tarnaud Laude. Elle a cité trois raisons principales pour expliquer la lenteur de la demande, notamment le retard de la levée des restrictions de voyage dans la région Asie-Pacifique, qui représente 40 à 50 % du marché des ATR, et la disponibilité d’un grand nombre d’ATR d’occasion à la vente. Pendant ce temps, les clients ont hésité à commander des avions en raison des tensions géopolitiques – notamment l’invasion de l’Ukraine par la Russie – et des problèmes de chaîne d’approvisionnement, ce qui s’est traduit par « des hausses de prix assez importantes », selon Tarnaud Laude.

Pour cette année, ATR prévoit de vendre plus de 40 avions. Le marché de l’occasion s’est desséché et ATR prévoit une demande pour au moins 2 450 avions turbopropulseurs au cours des 20 prochaines années. Le remplacement des avions représentera le principal moteur de la demande, avec 1 500 nouveaux avions, tandis que le marché en évolution des avions cargo aura besoin de quelque 500 turbopropulseurs d’ici 2041.

Pour exploiter le marché du fret régional, ATR a développé l’ATR 72-600F que la société prévoit d’exposer au Salon du Bourget en juin.

" Nous constatons que nos clients sont très intéressés par les nouvelles technologies [de propulsion]. » Les nouvelles voies technologiques pour les avions régionaux comprennent la propulsion à base d’hydrogène-pile à combustible, électrique et hybride-électrique.

« Nous avons notre propre feuille de route, l’ATR hybride-électrique 'Evo', et nous reconnaissons qu’il y a d’autres acteurs qui travaillent sur d’autres technologies », a-t-elle expliqué. « Nous examinons très sérieusement ce qui se passe en ce moment ... Nous ne voyons pas cela comme de la concurrence. Nous voyons cela comme un avantage pour notre ambition de maintenir la position de leader sur le marché des turbopropulseurs... Toutes ces nouvelles technologies seront compatibles avec un produit ATR. » De nombreux opérateurs d’ATR tels que l’espagnol Air Nostrum, l’irlandais ASL Aviation Holdings, Icelandair Group et Ravn Alaska se sont engagés à installer des kits de conversion de propulsion hydrogène dans leurs flottes existantes ou futures d’avions turbopropulseurs.

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