Je reproduis ici une analyse très pertinente de Max Oldorf, CCO du site spécialisé CH-Aviation qui fournit beaucoup d'informations et de données sur l'aviation civile.
C'est un site très utilisé par les professionnels du secteur. Le message est traduit de l'anglais et disponible ici :
https://www.linkedin.com/posts/maxoldor ... IfNMX9fuY8
Même si j'apprécie beaucoup Ryanair, ne vous laissez pas berner.
Dans pratiquement tous les pays européens où elle est actuellement présente, elle répète à qui veut l'entendre qu'elle réduit sa capacité en raison de la faiblesse des politiciens, de la cupidité des aéroports et de la mauvaise politique menée.
Tout ce que j'entends de leur part, c'est « taxes élevées, redevances, ATC », etc.
La vérité brutale, cependant, c'est que les compagnies aériennes ont généralement commandé trop d'avions et qu'après la pandémie, elles ont poussé trop de capacité sur des marchés qui commencent maintenant à être saturés.
Ajoutez à cela une économie européenne faible, et vous obtenez des marchés en refroidissement, des rendements faibles et des pré-réservations lentes.
Je suis convaincu que les réductions qu'ils effectuent actuellement auraient été faites de toute façon.
Il est simplement plus facile de blâmer les politiciens et les aéroports que de dire : « Désolé, nous nous attendions à des marchés et à une croissance beaucoup plus forts, mais ce n'est pas le cas, et nous devons donc réduire nos coûts.
Les passagers « à faible rendement, en queue de peloton » sont les premiers à cesser de dépenser de l'argent lorsque l'économie s'effondre.
Ryanair en ressent donc les effets en premier.
Mais ce ne sera certainement pas le dernier.
La crise de suproduction a commencé deux ans plus tôt aux États-Unis, sur le segment touristique également.
Depuis 25 ans, les compagnies aériennes low-cost européennes ont toutes foncé et innondé le marché d'offre de lignes vacances nord-sud estivales méditerranéennes. Elles ont créé elles-mêmes les conditions de la saturation par un comportement moutonnier de mimétisme. C'est toujours un peu baroque d'en voir une se plaindre ensuite alors qu'elle s'est mise toute seule dans cette situation par cupidité.
Max Oldorf a raison, Ryanair est la première à en souffrir parce que ses passagers ont une sensibilité accrue au prix. Mais j'en connais plusieurs autres qui ont énormément de souci à se faire tant elles se sont ultra spécialisées sur le tourisme balnéaire estival : Jet2.com et Transavia.
La première a commandé des quantités astronomiques d'Airbus A321 NEO. Si elle n'arrive plus à écouler ses avions via Jet2 Holidays, la faillite arrivera TRÈS vite.