Aéroport de Poitiers : Ryanair en veut toujours plus
La survie de l’aéroport de Biard se joue actuellement. Ryanair réclame une rallonge de près d’un million pour maintenir ses liaisons.
C’est toujours le même scénario : la compagnie low cost irlandaise Ryanair qui fait vivre quasi seule l’aéroport de Poitiers réclame sans cesse un peu plus d’argent des collectivités membres du syndicat mixte de l’aéroport, sous la menace de fermer ses lignes vers Londres, Édimbourg et Birmingham.
Cette fois-ci, la facture que Ryanair a présentée le 10 novembre dernier dans un hangar dublinois aux représentants de la chambre de commerce et du conseil général (celui de la communauté d’agglomération, ayant perdu ses papiers, n’avait pas pu prendre l’avion !) flirte avec le million d’euros. Officiellement, il ne s’agit pas d’une aide directe, interdite par Bruxelles, mais d’une « contrepartie support marketing ». Personne, évidemment, n’est dupe.
Le problème, c’est que les collectivités n’ont guère le choix : refuser de céder au chantage de la compagnie, c’est signer l’arrêt de mort de l’aéroport de Poitiers. Les tentatives pour démarcher une compagnie concurrente sont restées vaines et la liaison Airliner vers Lyon, subventionnée à 70 % par l’État, à 15 % par La Rochelle et à 15 % par les trois partenaires du syndicat est un gouffre financier avec ses malheureux 15.000 passagers par an, à peine 9 % du trafic total de l’aéroport.
Le syndicat songe bien à aller pleurer quelques euros à droite et à gauche auprès des communautés de communes proches ou des voisins du conseil général des Deux-Sèvres, jamais pressés de sortir leur portefeuille pour aider Poitiers. Mais le gros de l’ardoise sera pour les trois mousquetaires du syndicat dont les épées semblent bien émoussées face à la cuirasse de l’Irlandais. Hier, au conseil général, il était question de 280 à 300.000 € au bas mot pour chacune des trois collectivités.
Ryanair exigeait une réponse ce vendredi. D’où une réunion en urgence sur le coup de midi entre Alain Claeys, président de la CAP, et Claude Bertaud, le président du conseil général. Le second avait laissé entendre quelques minutes plus tôt à ses collègues qu’il était prêt à céder. Le premier, lui, a refusé d’apporter une réponse tant que son conseil communautaire ne se sera pas prononcé. Une prudence d’autant plus compréhensible que de plus en plus de voix s’élèvent contre Ryanair au sein de la CAP.
Du coup, André Sénécheau, vice-président du conseil général et président du syndicat mixte, a passé le reste de son après-midi à tenter de convaincre Ryanair de concéder un nouveau délai. Encore un moment, Monsieur le bourreau ?
Vincent Buche
http://www.poitiers.maville.com/actu/ac ... mpaign=RSS" onclick="window.open(this.href);return false;
la Nouvelle République