Mica76 a écrit : ↑ven. 14 févr. 2020, 11:50
Pour connaître un peu le sujet, au Havre, EDEIS fait ce que le délégant lui demande c'est à dire rien. La communauté urbaine ne souhaite pas d'activité commerciale à Octeville. Politiquement, il a été décidé que l'aéroport du Havre était à Deauville. La mission confiée à EDEIS au Havre est de maintenir en état de fonctionnement, pas plus, et pour le moins cher possible (260K€ par an). La "reconversion" dans l'aviation d'affaire ou le "service public" c'est une formule marketing cache misère, ce qu'il faut lire c'est plateforme ouverte à la navigation publique point à la ligne. Tout est fait pour dissuader l'activité commerciale. Les frais d'escales d'un avion commercial sont deux fois plus élevés au Havre qu'à Caen par exemple.
Pas forcément très enthousiasmant comme candidature pour les 4 aéroports normands mais ils s'adapteront en fonction du cahier des charges j'imagine.
Restera à déterminer la position des rouennais alors que le consensus politique là-bas est plutôt à l'abandon pur et simple.
Le soucis du Havre, c'est tout ce qui a été tenté, en terme de trafic régulier, n'a jamais bien fonctionné, tout comme pour Dijon, Avignon, Reims ou Saint Etienne. L'aéroport de Metz Lorraine, ouvert en 1991 est en déficit, depuis son ouverture.
On retrouve souvent des points communs entre ces aéroports:
Un bassin de population important (certes on atteint pas des sommets, mais ça reste correct)
Une économie souvent basée sur le tourisme ou l'industrie
Mais c'est pas forcément suffisant, car ces aéroports souffrent d’ handicaps. Les villes qui desservent ces aéroports, sont soient situées pas très loin de Paris, en Train, soit dans une région ou le maillage aéroportuaire est important.
Pour Avignon, il y a Nîmes, Marseille et Montpellier
Pour Metz, il y a Strasbourg, Luxembourg et Mulhouse
Pour Saint Etienne, il y a Clermont Ferrand et Lyon
Pour Le Havre, il y a Caen, Deauville ou Beauvais
Le fait de maintenir ces aéroports au trafic commercial était justifié, à une époque ou les infrastructures routières et ferroviaires étaient un peu moins développé. Maintenant, ça n'est plus le cas. Et il faudra faire des choix, pour redessiner le maillage aéroportuaire, en France.
Il vaut mieux investir dans la remise à niveau de ces aéroports (infrastructures, environnement), redéfinir une vraie politique de développement adapté à l'aéroport, améliorer la desserte entre le gros aéroport de la région et les villes aux alentours (avec si possible avec des véhicules verts), que de subventionner à coup de centaines de milliers d'euros par an, des lignes dont on sait que leur espérance de vie est parfois courte.