La structure de trafic n'est pas la même entre GVA et Lyon, et je ne crois pas que Lyon fasse vraiment de l'ombre à Lyon. Les problèmes de Lyon sur le long courrier s'il y en a sont structurels.
Il y a d'abord l'énorme volume vers le Royaume Uni, qui n'existe pas dans la même ampleur à Lyon. C'est dû à plusieurs facteurs. De très forts liens commerciaux avec la City, la place financière et de négoce, un trafic de transfert important à Londres, et le trafic de ski, qui alimente avant tour les stations françaises d'ailleurs et qui fait de GVA la principale porte d'entrée de stations de sport d'hiver en Europe.
www.anna.aero/2014/12/10/europeans-prep ... is-winter/
Les vols communautaires ont GVA sont avant tout sur l'Europe du Sud, le Portugal avant tout. A Lyon, c'est l'Afrique du Nord.
Sur le long courrier, le réseau GVA est très concentre:
- Sur New York et Washington, qui sont de grands centres diplomatiques
- Sur Montréal, avec des liens culturels importants mais aussi des organisations internationales comme l'IATA ou l'OACI, qui siègent dans les deux villes.
- Pékin, un vol qui s'alimente sur la Genève Internationale
- Addis Abba, qui est un grand centre diplomatique en Afrique (comme l'était Nairobi, mais Kenya Airways est en difficulté
- Et le Proche / Moyen Orient (Le Caire, Amman, Beyrouth, Djeddah, Riyadh, Koweït, Abu Dhabi, Doha, Dubaï et bientôt Manama), pour des raisons économiques, diplomatiques et touristiques
Ce qui manque à Lyon, c'est une vraie orientation internationale, qui ne remplit pas les classes avant. Les yields sont très faibles. Les résultats sont assez visibles, en prenant l’exemple de quelques compagnies aériennes en 2019, en Europe de l’Ouest, ou on ne peut pas parler de concurrence entre GVA et LYS :
EK : Lyon est la 28e destination en volume de trafic, la 28e en revenu et la 34e en Field. Genève la 21e en volume, 16e en revenue, 1 en yield.
TK : Lyon est la 29e destination en volume, 33e en revenu et 34e en yield. Genève la 24e en volume, 15e en revenu et 1e en yield
BA : Lyon est 25e destination (hors Royaume Uni) en volume, 33e en revenu et 43e en yield. Genève est 8e en volume, 2e en revenu, 6e en yield
LH : Lyon est la 18e destination (hors Allemagne) en volume, 24e en revenu et 40e en yield. Genève est la 24e en volume, 8e en revenue et 4e en yield
L’hypercentralisation française fait de l’ombre à Lyon que Rhône Alpes, malgré sa puissance économique, n’est pas assez orientée vers l’international. Cette étude de INSEE montre que Lyon, malgré son importance économique, reste à l'ombre de Paris dans les relais internationaux, et que le bassin lémanique (avec Vaud, qui abrite entre autres les sièges de Nestlé, de Logitech, du Comité International Olympique) est beaucoup plus tourné vers le monde, et est un centre décisionnel important pour les entreprises, en plus du secteur international. Ça remplit les classes avant.
www.insee.fr/fr/statistiques/1304117.