l'île de la Réunion sinistrée par le TOURISME aérien (aviation légère)

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Jean Thevenet
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l'île de la Réunion sinistrée par le TOURISME aérien (aviation légère)

Message par Jean Thevenet »

Avec un ordre de grandeur de 60.000 à 80.000 mouvements par an d'ULM + hélicos (surtout les hélicos) + avions, sur 2500km carré dont 1000km carré environ pris pour cible, 60.000 mouvements/an sur aéroports + toutes les hélistations, on fait subir à la population et aux autres touristes environ 50 survols, parfois plus d'une centaine, par jour, jour sur jour 300 jours par an.

- Approximativement 40 hélicos et 107 ULM en plus d'une dizaine de petits avions qui passent à répétition.

- Les "machines de guerre" du film "district 9", les AIRBUS H130 causent une pollution sonore monstrueuse (vibrations et hurlement de sirène rappelant le stuka en piqué)

- Dans les montagnes (les cirques de montagne), lieux extrêmement calmes où le bruit d'une abeille porte à 10m si pas de nuisance, chaque aéronef passant simplement représente 3 à 6 minutes de bruit masquant tous le paysage, mais les aéronefs ne passent pas simplement, pour le fun des touristes embarqués ils pratiquent des vols circulaires, font des virages pour se mettre sur le flan, montent et descendent, c'est pourquoi les vols touristiques se distinguent, par l'intensité de la nuisance, par rapport à des travaux à l'élingue ou des interventions de secours.

- Les hélicoptères de type H125, H130, et AS350 sont pilotés à fond, entre 230 et 260km/h alors que leur vitesse d'endurance maximale, qui demanderait la puissance moitié et ferait moins de pollution sonore est de 150km/h.
Un modèle d'aéronef est particulièrement affecté et nuisible, c'est le AIRBUS H130T2 équipé d'un rotor à fenestron qui devient une sirène.

Le plus discret des hélicoptères est du coup... un vieil alouette III des années 50, qui lui, ne vole que vers 150km/h (il fait certes du bruit, mais un bruit rose, alors que les hélicoptère "de guerre", tapent l'air et secouent les habitations et ont, pour les H130, un rotor sirène) => bravo pour le progrès en acoustique des nouvelles machines!

- Un modèle d'ULM est incroyablement bruyant aussi, pour un soit disant aéronef moderne. L'Alpha trainer, aussi bruyant qu'un PA28 ou un cesna p172 alors que c'est un ULM (sans doute une question de surpuissance qui semble la caractéristique partagée de ces aéronefs sur l'île: pilotés à fond, et "tropicalisés" pour plus de puissance compensant la moindre portance de l'air humide surchauffé des tropiques)

- L'air est tropical humide, turbulent, raréfié, la plupart des trajectoires de vol se font sous une pression de 800 millibars et quasi 100% humidité, avec beaucoup de cisaillements thermiques: de ce fait, les hélices et les rotors sont bien plus bruyants.

- La pollution sonore induite par le tourisme représente le sacrifice de la tranquillité des lieux de 6h du matin à 11h en été, et de 7h du matin à 17h en hiver, en général, 300 jours par an, 5 heures par jours, 30 à 50 survols prolongés durant 3 à 6 minutes chacun, cumulé, une émergence acoustique entre 25 et 50 décibels, un niveau sonore équivalent au passage de motos à proximité, ou même plus comparable, pour les maisons, au passage d'un rouleau à tasser le bitume. Les vibrations de 20Hz et 40Hz qui secouent les maisons ne sont quasi pas mesurées vu que les dBA sont pondérés ce qui permet d'ignorer cette composante majeure de la nuisance.

Il n'y a pas eu de dialogue avec les responsables puisque d'emblée il est hors de question de réduire l'activité: rien n'a changé dans le sens d'une amélioration malgré des demandes d'aménagement horaire (grouper les passages dans des créneaux horaires, voler le plus possible par escadrille, de sorte à compacter la nuisance dans le temps afin qu'il reste un peu de temps pour sortir au calme par beau temps). La nuisance perdurant une demi-journée au moins et l'espace aérien ouvert à la moindre éclaircie, le vacarme n'est plus évitable par beau temps: on ne peut plus randonner, jardiner, faire quelque chose en extérieur sans subir cette pollution sonore, le beau temps est condamné. Il n'y a pas de solution sur les trajectoires, car que ces aéronefs passent haut ou bas ne change rien dans ces situations confinées entre des montagnes, si ils volent haut ils distribuent le bruit encore plus partout et plus de temps, les contraintes horaires étant refusées, la réduction d'activité étant inconcevable, ils ont libre loisir de survoler selon la demande touristique sans limitation ni de quantité ni d'horaire, d'autant plus que le Parc National vient de supprimer le couloir écologique des pétrels (qui protégeaient le couloir de vol des oiseaux 2 heures avant le coucher du soleil en été), ce qui équivaut au sacrifice du calme par beau temps, la premier cible étant le coeur du Parc National et les villages des hauts, les zones les plus sujettes à l'émergence acoustique.


C'est ainsi que le 10% de touristes associés à cette activité ont rendu le tourisme délétère à la Réunion, écocide et agression sociale.

Une image commence à circuler pour résumer cet état de fait.

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Cela vous concerne tous. Cette aviation devenue l’oppression de la population pour le plaisir de privilégiés qui visitent "un bien inscrit à l'UNESCO", devenu un outil de destruction massive de la nature pour juste pour se promener, même pas pour se déplacer, est d'une désinvolture absolue, et ce qui passe à la Réunion fait la honte de l'aviation.
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