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Salvaza : turbulences à l'embarquement à Carcassonne
Entre Dublin sa ville d'origine et le Razès où il jouit des plaisirs de la résidence secondaire qu'il y a achetée, Jack Huges accomplit le trajet entre l'Irlande et Carcassonne une vingtaine de fois par an. Ce jour-là, sur l'un des rares sièges du hall de l'aéroport de Salvaza, Jack attend des amis. « Pas assez de sièges, des travaux tout le temps… il manque aussi un deuxième portique pour accéder à la salle d'embarquement. Dès qu'il y a du monde, ça s'engorge », observe-t-il sans trop d'acrimonie.
Un peu plus loin dans le hall, Patricia ne comprend pas : « Pourquoi ils n'agrandissent pas cet aéroport. Ils ont fait une extension sous une tente, à l'extérieur, mais en hiver… Et puis c'est toujours un peu la cohue. »
Quiconque a pris l'avion à Salvaza - et ils sont nombreux : 452 158 passagers en 2009 - sait que, outre le hall, la salle d'embarquement n'offre pas des conditions d'accueil disons… médiocres. Ludovic Taisne, jeune directeur artistique dans une agence de publicité lilloise, vit à Bruxelles, et en sait long sur la question. L'aller et retour à Carcassonne où il a des attaches le conduit à prendre l'avion ici une fois par mois : « L'aéroport est trop petit, la salle d'embarquement est tout le temps en travaux. Tous les mois ils abattent des murs, cassent les carrelages. C'est franchement pas terrible, sale, trop petit… on dirait un truc à bestiaux ». D'autant plus incompréhensible pour lui qui a vu la reconstruction complète de l'aéroport de Charleroi.
2,6 M€ investis depuis 2006
À la CCI, on reconnaît cette situation assez peu compatible avec le rang de premier aéroport régional en termes de trafic passager à l'international. Mais la Chambre de commerce et d'industrie précise que « au côté de ses partenaires - conseil général, ville de Carcassonne et bien sûr, la CCI, la région, propriétaire de la plateforme croit au potentiel de l'aéroport et finance les investissements liés à l'amélioration de ses infrastructures ».
Ainsi, en 2009, un système de vidéosurveillance dans les zones à risques a été financé et installé. Et les salles d'embarquement subissent les désagréments ponctuels de travaux d'agrandissement nécessaires à adapter aux flux de passagers.
« Depuis 2006, ce sont près de 2,3 M€ qui ont été investis dans la réalisation de travaux et d'aménagements, dont 1,3 M€ par la région, le département, la CAC et la CCI », rappelle enfin cette dernière.
Les usagers de l'aéroport se plaignent des conditions d'accueil plus que moyennes pour un aéroport international de cette dimension. La situation, connue et reconnue par la CCI, devrait s'améliorer avec les 14 M€ promis par la région.
2011, nouvel exploitant et gros chantiers
La région Languedoc-Roussillon a lancé un appel d'offres pour trouver un nouvel exploitant de l'aéroport de Carcassonne au 1er janvier 2011. L'actuel exploitant, la CCI a répondu à l'appel. Parmi les autres candidats figurerait l'ogre Véolia. Quoi qu'il en soit, le conseil régional considère qu'en dépit d'un impact économique global chiffré à 507 M€ par la CCI, l'aéroport de Carcassonne est « confronté à un certain nombre de dysfonctionnements qui freinent son évolution ». La mise aux normes souhaitée par la région passera par « la création d'une nouvelle aire de stationnement capable d'accueillir quatre avions ; la construction d'une nouvelle caserne pour les pompiers de l'aérodrome ; adaptation des infrastructures terminales pour garantir le cheminement des passagers en toute sécurité ; agrandissement des salles d'embarquement ; aménagement de toilettes publiques rénovées ; réaménagement de la desserte routière ; extension des surfaces de bureaux et de commerces. » Un projet pour lequel la région a déjà engagé 3,3 M€.
Le chiffre : 14
M€ > C'est la somme que la région Languedoc-Roussillon a décidé d'investir dans l'aéroport de Carcassonne pour rénover, mettre aux normes les infrastructures, et renforcer la compétitivité commerciale de l'aéroport où Ryanair exploite dix lignes.
« Tous les mois ils abattent des murs, ils cassent le carrelage… C'est pas terrible, sale, trop petit... un truc à bestiaux » Ludovic Taisne, Directeur artistique, utilisateur régulier de la ligne Carcassonne-Charleroi.
