Rwandair Express a écrit : ↑lun. 24 avr. 2023, 23:04
Sur les 80 destinations, j'ai compté quasi 30 qui sont des destinations que l'on pourrait considérer comme communautaire, dont certaines non desservi au départ d'Orly et CDG. Destinations à l'année qui font le plein donc logique que l'aéroport décroche le pom-pom.
https://www.aeroportparisbeauvais.com/v ... tinations/
Destinations communautaires que l'on sous estime un peu trop ici. Car quand on parle de LCC = tourisme de masse ou alors on parle de desserte de territoires. Il est évident que ce sont 2 sujets importants car ça montre dans un certain sens les problèmes que rencontrent le Transport Aérien
Mais un Albanais doit lui aussi avoir la possibilité d'aller voir sa famille à Tirana. Je me réjouis du coup de de l'augmentation des vols communautaires au départ de La France ces dernières années. Et on a tord de le considérer comme un trafic moins important.
Surtout que bien souvent c'est une clientèle peu exigeante. Ce qu'ils veulent un bon rapport qualité prix. Des arrivées à 0h ou des départs à 5h du matin, ça ne leur pose pas de pb.
Wizz Air a fait sa fortune sur les vols VFR est-ouest européen surtout vers le Royaume-Uni qui a été un gros employeur de polonais, roumains, etc.
Ce n'est pas du tout sous-estimé. Ryanair en a aussi largement profité.
La mobilité des ressortissants des pays situés autour de l'Union Européenne ou en périphérie de celle-ci est une priorité de la Commission Européenne. Les niveaux de revenus étant plus faibles à l'est au sud, les ULCC/LCC ont eu un apport positif en offrant des tarifs accessibles. Comme quoi, tout n'est pas tout noir ou tout blanc, loin de là.
Par contre ce n'est pas une question de clientèle moins exigeante. Elle se contente de ce qu'elle peut avoir parce qu'elle ne peut pas mettre un prix trop élevé. Partir à 00h ou 05h du matin dans un aéroport situé à 60-90-120 minutes de chez soi n'est pas un choix. C'est subi. C'est fatigant et inconfortable pour tout le monde. Le manque de sommeil et le surplus d'essence de la voiture s'appliquent à tout le monde.
C'est d'ailleurs assez drôle de voir parfois des comportement de consommation totalement irrationnels où des voyageurs payant leur AR 100€ avec une ULCC, iront jusqu'à payer 200€ d'essence, de péage et de parking longue durée pour rejoindre un aéroport paumé. Sans même compter les heures de sommeil perdues, parfois en famille, avec des enfants en bas âge. En coût complet, cela peut être plus ruineux et pénible que de choisir la compagnie classique et la proximité directement.
Et pour mieux comprendre ce marché VFR, on a clientèle qui peut parfois être très captive des opérateurs. On voit, que certaines destinations ont été totalement accaparées par un ou deux opérateurs. Selon les périodes de vacances scolaires, les prix peuvent flamber et atteindre des niveaux indécents qui relèvent du racket.
Les prix anormalement bas du low-cost tout le reste de l'année ont tendance à assécher la concurrence. Les opérateurs classiques ne tiennent que rarement la longueur et une O&D, directe ou indirecte, peut se retrouver rapidement monopolisée par un ou deux opérateurs LCC.
Je vous laisse imaginer les prix qui peuvent être pratiqués une fois la concurrence repoussée au loin.
Cette situation existait toutefois déjà avant les LCC et les majors ont les mêmes comportements. Je pense par exemple à AF sur le marché africain dont les prix en monopole (grâce aux accords bilatéraux) sont odieux.
La grosse différence avec les LCC/ULCC est que sur un marché libre (hors cas d'accords bilatéraux), le différentiel de prix plus ou moins légal (cf. aides d'État déguisées en support marketing) joue comme un accélérateur pour assécher la compétition.
Mettre Ryanair ou Wizz Air sur une O&D peut revenir à faire de la terre brûlée sur les destinations où elle se positionne, le tout avec de l'argent public. Une fois la terre brûlée, les prix augmentent tranquillement... Les actionnaires sont les grands gagnants et les consommateurs sont les grands perdants.
On a vu ce phénomène partout ou le low-cost/hard discount a débarqué. On appâte avec les prix bas, mais à moyen terme on appauvrit considérablement la diversité et le choix du consommateur. Sans même évoquer les comportements de surconsommation qu'induisent des prix trop bas.