Forum Aviation

Le président d'Emirates répond aux critiques d'Air France .

Air France-KLM ainsi que d'autres compagnies européennes dénoncent les garanties de prêts à l'exportation dont bénéficient les compagnies du Golfe. Le président d'Emirates a répondu cette semaine à ces accusations en déclarant que le succès d'Emirates était du à son modèle commercial.

Les compagnies aériennes du Golfe comme Emirates, Etihad et Qatar Airways sont aujourd'hui en plein essor sur le marché aérien.
Elles offrent des services de haut niveau tant au niveau des classes éco que des classes premium affaires/première et sont devenues de redoutables concurrentes vis à vis d'Air France.

Qatar Aiways est ainsi classée 5 étoiles au classement Skytrax contre 4 étoiles pour Emirates et Etihad à l'image d'Air France. Elles sont d'ailleurs plébiscitées pour leurs classes affaires et première ( voir les-compagnies-aeriennes-d-asie-et-du-moyen-orient-plebiscitees-par-skytrax).

C'est sans doute pourquoi Air France-KLM a décidé de les attaquer récemment sur le plan juridique et souhaite rassembler d'autres compagnies comme Lufthansa et British Airways dans son initiative.

Air France-KLM ainsi que d'autres compagnies européennes et américaines veulent dénoncer les garanties de prêts à l'exportation dont bénéficient les compagnies du Golfe: elles bénéficient grâce à cela de crédits à des taux plus attractifs car garantis par l'état.

En effet des accords entre l'Europe et les Etats-Unis interdisent aux compagnies aériennes des cinq pays où sont construits les avions Boeing et Airbus (Etats-Unis , France, Allemagne, Royaume-Uni et Espagne) de bénéficier de garanties de crédit à l'export. L'objectif d'Air France serait d'inciter l'Europe à imposer des taxes à ces compagnies.

Le président d'Emirates, Tim Clarke, n'a pas tardé à répondre à la polémique en déclarant : «quand de nombreuses sociétés et économies à travers le monde dépendent de subventions (ndlr: est-ce une allusion au passé d'Air France et à la recapitalisation de 20 milliards de francs de l'état français au début des années 90?), il est étonnant de critiquer uniquement Emirates sur de prétendues subventions». «Notre croissance s'est effectuée sans subventions grâce au succès de notre modèle commercial et nous ne voyons pas de raisons de nous excuser pour cela. La fusion d'Air France et de KLM a créé la compagnie la plus dominante en Europe et dire qu'Emirates prend des emplois est ridicule» a-t-il ajouté.

Il est à noter que cette fronde menée par Air France intervient alors que les compagnies du Golfe telles qu'Emirates et Etihad s'apprêtent à négocier de nouveaux créneaux aériens en novembre pour ajouter des liaisons au départ de la France.



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Encore une stupidité d'Air France, pour ce protéger face à la concurrence.

A lire

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Et on continue... comme par hasard juste avant la renégo des accords bilatéraux France-UAE

Air France en guerre contre les compagnies du Golfe

Les dirigeants de la compagnie aérienne française crient à la concurrence déloyale de compagnies financées par les pétromonarchies du Golfe. Le lobbying qu'ils exercent sur les pouvoirs publics sont battus en brèche par des intérêts commerciaux jugés prioritaires.

Air France-KLM est en guerre ! Tout le monde connaissait sa guerre contres les compagnies low cost devant les tribunaux. La compagnie française conteste leur interprétation du droit du travail qui permet à ces compagnies d'embaucher des salariés en France sous un régime juridique irlandais, plus favorable, ou encore de profiter de subventions publiques jugées déloyales. Le récent départ de Ryanair de Marseille, où les menaces qui pèsent sur certaines liaisons Corse traduisent cet état de tensions exacerbées par deux années de crise du secteur aérien.

C'est désormais contre les compagnies du Golfe qu'Air France concentre ses attaques. Jean-Cyril Spinetta, aidé par son second, Pierre-Henri Gourgeon, se pose en leader de la contestation des compagnies traditionnelles européennes contre l'offensive lancées par Etihad ou Emirates. La stratégie de ces deux Les compagnies du Golfe tuent notre industrie compagnies est redoutable. Elles profitent d'un avantage comparatif sans équivalent dans le monde : leur position géostratégique. Placées au carrefour de quatre continents, elles offrent les meilleures liaisons du monde avec des correspondances optimisées. «Sur une liaison Paris-Sidney, il vaut mieux faire une escale aux Emirats Arabes Unis, plutôt qu'à Londres ou à Francfort» explique une consommatrice qui prépare ses vacances. Autre argument de choix, le service. Emirates a construit une image haut-de-gamme qui attire la clientèle d'affaire. Hors, cette clientèle draîne 80% des bénéfices d'une compagnie classique.

D'impressionnantes flottes à l'assaut de l'Europe

«Les compagnies du Golfe tuent notre industrie» s'écrie Jean-Cyril Spinetta dans les colonnes du Figaro. Le patron d'Air France-KLM reproche à ces compagnies d'être financées par les pétromonarchies moyen-orientales. Ces compagnies n'étant pas cotées, elles n'ont aucune obligation de publier leur compte, ce qui renforce les accusations d'opacité. «Imagine-t-on par exemple qu'un ou plusieurs constructeurs automobiles puissent dire "mon propos n'est pas de gagner de l'argent mais des parts de marchés" ? C'est ce que sont en train de faire ces compagnies du Golfe pour notre industrie» a-t-il déclaré dans les colonnes du quotidien français. Et de dénoncer leur puissance de frappe : «Quand on cumule leurs flottes long-courriers actuelles et leurs commandes d'ici à 2020, on arrive au double des flottes longs courriers cumulées de Lufthansa, British Airways et Air France-KLM».

Air France-KLM qui accentue son lobbying pourrait néanmoins être éconduit au nom d'intérêts supérieurs. Ainsi, les pays arabes font pression en sous main sur le gouvernement français en agitant le dossier du Rafale. Plus surprenant encore, la menace d'Emirates de renoncer à de nouvelles commandes d'A380 si la France ne lui offre pas des lignes supplémentaires pour les exploiter. En fait, la chance d'Air France-KLM pourrait provenir des pays arabes eux-mêmes dont les compagnies aériennes sont de plus en plus nombreuses à réclamer des droits d'atterrissages. En juin, les demandes d'ouvertures de lignes ont atteint le double des lignes actuellement exploitées par des compagnies du Golfe. Autrement dit, Etihad et Emirates ne jouent pas collectif sur le ciel français, mais bien chacun pour soit.

Interview de Jean-Cyril Spinetta dans Le Figaro :
http://www.lefigaro.fr/societes/2010/11 ... ustrie.php