Sécurité à Air France : reportage sur France 5
Posté : sam. 24 sept. 2011, 09:59
Un reportage qui sera diffusé sur France 5 revient sur les nombreux incidents qui ont eu lieu à Air France. La compagnie aérienne a joué le jeu et a donné accès aux cockpits ou aux Assises des pilotes, cette réunion sur la sécurité organisée par la compagnie à la suite de l'accident du Rio-Paris. L'enquête s'appuie sur trois accidents récents : Concorde (2000), où la compagnie n'est pas en cause, Toronto (2005) et Rio-Paris (juin 2009). Mais elle veut aussi montrer les défaillances du suivi de sécurité au travers d'incidents moins connus. Tous ne sont pas judicieusement choisis, comme celui qui est intervenu sur un autre Rio-Paris, en décembre 2009. L'appareil a rapidement changé d'altitude en raison d'une mauvaise météo. Le pilote a bien émis un "mayday", ce qui est la procédure, par contre celle-ci ne prévoit pas dans ce cas de prévenir le BEA à l'arrivée, comme le prétend le reportage.
En revanche, la reconstitution en simulateur du crash de l'AF447 Rio-Paris, que Le Point.fr avait déjà présentée il y a deux mois, montre clairement l'enchaînement du décrochage lié à l'action de cabrer du pilote. Un sociologue tente d'aider à comprendre pourquoi et quelle charge mentale a pu le perturber au point de l'empêcher de percevoir le décrochage de l'avion.
Impunité
"Surconfiance, autocomplaisance, suffisance de certains pilotes, sentiment de supériorité et d'invulnérabilité" sont les mots et les expressions qui reviennent dans les témoignages de navigants intervenant souvent à visage masqué. Ce constat, qui ne concernerait que 2 % des 4 174 pilotes d'Air France, met en évidence l'absence de sanction donnant un sentiment d'impunité. "C'est la différence entre Air France et Lufthansa, qui ont les mêmes systèmes de recrutement, les mêmes filières de formation (comme les cadets), des profils de carrière très semblables. Une faute est sanctionnée à Lufthansa, pas à Air France, à cause de la pression syndicale", explique un expert.
Le documentaire de France 5 est resté en retrait vis-à-vis de ce problème majeur qui mine la politique de sécurité d'Air France. "Chaque année, j'ai dix cas de conscience de pilotes qui ne sont pas au niveau lors des contrôles au simulateur", raconte un instructeur. "Je laisse alors mon supérieur, syndicaliste, signer la prorogation..." Le pilote en fonction lors de l'accident de Toronto est aujourd'hui aux commandes de l'Airbus A380. Cette impunité apparaît aussi dans le bilan social de l'entreprise avec seulement trois licenciements chez les pilotes contre vingt-trois chez les cadres en 2010. La commission d'audit externe réunie après le crash de l'AF447 évoque largement les "relations pathologiques" de l'entreprise avec les organisations syndicales où le moindre désaccord peut entraîner un préavis de grève.
C'est Stéphane Guillon qui conclut le documentaire : "Pour aller à Genève, je voyagerai avec Swissair." C'est amusant, mais en l'espèce pas très pertinent : sur cette ligne, les vols de la compagnie Swiss (qui succède à Swissair, disparue en 2002) sont exploités précisément par Air France...
Air France en quête de sécurité, diffusé dimanche 25 septembre à 20 h 36 par France 5, réalisé par Véronique Préault et Fabrice Amedeo, produit par Galaxie Presse.
http://www.lepoint.fr/societe/air-franc ... 404_23.php" onclick="window.open(this.href);return false;
En revanche, la reconstitution en simulateur du crash de l'AF447 Rio-Paris, que Le Point.fr avait déjà présentée il y a deux mois, montre clairement l'enchaînement du décrochage lié à l'action de cabrer du pilote. Un sociologue tente d'aider à comprendre pourquoi et quelle charge mentale a pu le perturber au point de l'empêcher de percevoir le décrochage de l'avion.
Impunité
"Surconfiance, autocomplaisance, suffisance de certains pilotes, sentiment de supériorité et d'invulnérabilité" sont les mots et les expressions qui reviennent dans les témoignages de navigants intervenant souvent à visage masqué. Ce constat, qui ne concernerait que 2 % des 4 174 pilotes d'Air France, met en évidence l'absence de sanction donnant un sentiment d'impunité. "C'est la différence entre Air France et Lufthansa, qui ont les mêmes systèmes de recrutement, les mêmes filières de formation (comme les cadets), des profils de carrière très semblables. Une faute est sanctionnée à Lufthansa, pas à Air France, à cause de la pression syndicale", explique un expert.
Le documentaire de France 5 est resté en retrait vis-à-vis de ce problème majeur qui mine la politique de sécurité d'Air France. "Chaque année, j'ai dix cas de conscience de pilotes qui ne sont pas au niveau lors des contrôles au simulateur", raconte un instructeur. "Je laisse alors mon supérieur, syndicaliste, signer la prorogation..." Le pilote en fonction lors de l'accident de Toronto est aujourd'hui aux commandes de l'Airbus A380. Cette impunité apparaît aussi dans le bilan social de l'entreprise avec seulement trois licenciements chez les pilotes contre vingt-trois chez les cadres en 2010. La commission d'audit externe réunie après le crash de l'AF447 évoque largement les "relations pathologiques" de l'entreprise avec les organisations syndicales où le moindre désaccord peut entraîner un préavis de grève.
C'est Stéphane Guillon qui conclut le documentaire : "Pour aller à Genève, je voyagerai avec Swissair." C'est amusant, mais en l'espèce pas très pertinent : sur cette ligne, les vols de la compagnie Swiss (qui succède à Swissair, disparue en 2002) sont exploités précisément par Air France...
Air France en quête de sécurité, diffusé dimanche 25 septembre à 20 h 36 par France 5, réalisé par Véronique Préault et Fabrice Amedeo, produit par Galaxie Presse.
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