Flyeco a écrit :alors quelles sont les annonces d'AF aujourd'hui ?
Air France présente son premier volet de mesures d'économies
Le conseil d'administration s'est réuni jeudi matin au siège près de Paris et les mesures seront dévoilées aux représentants du personnel lors d'un comité central d'entreprise (CCE) dans l'après-midi.
A la mi-journée, le titre Air France-KLM s'envolait (+6,16% à 4,23 euros), dans un marché en hausse de 1,39%.
Arrivé mi-novembre à la tête de la compagnie française, Alexandre de Juniac avait immédiatement averti les syndicats de la dégradation des comptes, tout en assurant qu'un éventuel plan social serait "une mesure de dernier recours".
Il leur avait annoncé "des mesures à effet immédiat en janvier" puis des "transformations plus profondes" en mai-juin.
Selon des analystes du Crédit Mutuel-CIC, l'objectif serait de "trouver un milliard d'euros d?économies sur la période 2012-2015", contre 700 à 800 millions estimés en septembre par la direction.
Dans un courrier interne, le PDG souhaite un effort équitable supporté par "toutes les entités de l'entreprise (...) et toutes les catégories de personnel".
Seuls postes de dépenses à l'abri de coupes: "les investissements liés à la sécurité" et "la qualité du service" aux clients.
Sur le court et moyen-courrier, Air France subit la concurrence des compagnies à bas coûts, et celle des compagnies d'Asie et du Golfe sur le long-courrier.
Possible gel des salaires
La compagnie a ainsi dû revoir à la baisse le prix de ses billets d'avions en France et en Europe et stabiliser le prix des billets long-courrier, ce qui a pesé sur sa rentabilité en dépit d'une hausse de trafic passagers l'an passé +8,4%, et même +8,8% en Europe).
Le groupe devrait ainsi afficher des pertes de l'ordre de 300 millions d'euros en 2011 et être encore déficitaire en 2012, selon un rapport commandé par les élus au CCE et remis fin décembre.
Pour arrêter les pertes de trésorerie, un gel des salaires, l'arrêt de lignes non rentables, le recours à la vente-crédit bail des avions ou encore la réduction des dépenses en escale (hôtels, repas) et un gel des investissements non urgents pourraient être annoncés jeudi.
Franck Mikula, délégué Unac (CFE-CGC), anticipe "aussi comme en 2009 des mesures incitatives de réduction d'activité chez les personnels", une "liberté plus grande pour prendre des congés sans solde ou un encouragement au temps partiel".
Pour tout ce qui touche à la productivité - et donc à l'emploi et à l'organisation du travail - des accords d'entreprise lient direction et syndicats et toute modification devra passer par une négociation.
Le ministre des Transports Thierry Mariani a confirmé mercredi qu'Air France ne prévoyait pas de supprimer des emplois.
Les effectifs ont déjà été réduits de 10% depuis 2007, mais la question de la productivité se pose néanmoins toujours par rapport à des concurrents.
Les mesures plus structurelles seront annoncés en mai-juin.
Cette façon de procéder en deux temps n'est pas du goût de certains syndicats qui, à l'instar de l'Unac, déplorent "une longue période d'incertitude" pour les salariés, "imposée pour des raisons politiques" à l'approche de l'élection présidentielle.
La direction avance de son côté la nécessité pour Alexandre de Juniac de s'imprégner de la compagnie, de ses atouts comme de ses faiblesses, avant de bâtir un projet stratégique.
Source AFP