Eté 2024 : ça se complique pour les compagnies aériennes
Posté : mer. 31 juil. 2024, 20:38
https://www.lesoir.be/613386/article/20 ... -aeriennes
Après le succès inattendu (aussi tôt) de l’été 2023, les compagnies aériennes attendaient une explosion pour celui de 2024. Qui n’est pas là. Elles doivent donc diminuer leurs tarifs pour attirer du monde.
Ça devait être l’été de tous les records, de toutes les revanches, de tous les redémarrages. Le temps d’après. Ce sera finalement beaucoup plus nuancé que ça. Après un début d’année enchanteur, beaucoup de compagnies aériennes baissent leurs prix. C’est bon pour les consommateurs, rentable pour les compagnies.
En juin 2024 encore, l’association mondiale des compagnies aériennes (Iata) prévoyait que, pour la première fois, près de 5 milliards de passagers allaient monter à bord d’un des 39 millions de vols programmés en 2024, battant ainsi le record de 4,5 milliards en 2019. Sauf que tout ne se passe pas comme prévu.
Lufthansa, annonce aussi un bénéfice net divisé par deux au deuxième trimestre par rapport à 2023 à cause de la baisse des prix des billets et d’une série de grèves.
Quelques jours plus tôt, c’est Ryanair qui annonçait une diminution de ses (plantureux) bénéfices en ce début 2024 (seulement 360 millions d’euros), la moitié de 2023 à la même époque. La low cost irlandaise prédit néanmoins une augmentation du nombre de passagers pour l’ensemble de l’année mais reconnaît avoir dû faire des efforts pour maintenir le taux de remplissage de ses (de plus en plus) nombreux avions.
Globalement, donc, en Europe, la tendance générale est à une diminution des tarifs cet été. Une diminution confirmée, par exemple, par les statistiques de Misterfly. Par rapport à juillet 2023, Misterfly constate une diminution du prix moyen vers certaines destinations : Emirats (-14 %), Espagne (-13 %), Maroc (-19 %), Portugal (-12 %), Thaïlande (-7 %), Sénégal (-58 %) et les Etats-Unis (-14 %). Des diminutions qui se vérifient aussi en comparaison avec le mois de mai ou de juin 2023. A l’inverse, la plateforme constate une hausse des prix vers le Canada (+61 %), la Chine (+2 %), la Grèce (+2 %), l’Italie (+5 %) et la Tunisie (+77 %).
Tout le monde s’accorde à dire que les compagnies font du prix le premier élément pour remplir leurs avions, alors que la capacité maximale de référence (2019) n’est pas encore atteinte. « Peut-être que les compagnies ont vu trop grand », explique Denis Pappi (Misterfly). « Elles ont réalisé de grosses réservations en janvier, février, mars puis il y a eu un ralentissement. » Et sans une météo maussade en juin et juillet, l’envie de partir en last minute aurait peut-être été moindre encore.
Chez Connections, autre gros vendeur de vols d’avion, Frank Bosteels confirme : « Tout le monde s’attendait à une saison d’été qui battrait des records mais le mois de juin de cette année s’est déjà révélé moins important qu’en 2023. On a dû attendre que juillet avance et que la mauvaise météo perdure pour observer un rebond. Le mois d’août sera un challenge. Mais c’est peut-être plus profond comme mouvement : la fin du revenge travel et de l’explosion de la consommation qui a suivi la fin de la pandémie. »
C’est en général durant l’été que les compagnies font le gros de leurs bénéfices. Avec la baisse constatée cet été, la fin d’année sera tendue et les efforts pour remplir les avions aussi. Donc les prix resteront bas. Ce qui sera apprécié par les consommateurs.
Et pour satisfaire les pisse-vinaigre, l'inévitable couplet environnemental traditionnel :
Pour la planète par contre, alors que certains de ces mêmes acteurs expliquent depuis des mois que les prix doivent augmenter pour permettre aux compagnies de tenir leurs engagements environnementaux (rajeunissement de la flotte, achat de carburant durable…), les prix en baisse risquent-ils de traduire l’inverse ?
Une autre manière d’analyser l’été…
Après le succès inattendu (aussi tôt) de l’été 2023, les compagnies aériennes attendaient une explosion pour celui de 2024. Qui n’est pas là. Elles doivent donc diminuer leurs tarifs pour attirer du monde.
Ça devait être l’été de tous les records, de toutes les revanches, de tous les redémarrages. Le temps d’après. Ce sera finalement beaucoup plus nuancé que ça. Après un début d’année enchanteur, beaucoup de compagnies aériennes baissent leurs prix. C’est bon pour les consommateurs, rentable pour les compagnies.
En juin 2024 encore, l’association mondiale des compagnies aériennes (Iata) prévoyait que, pour la première fois, près de 5 milliards de passagers allaient monter à bord d’un des 39 millions de vols programmés en 2024, battant ainsi le record de 4,5 milliards en 2019. Sauf que tout ne se passe pas comme prévu.
Lufthansa, annonce aussi un bénéfice net divisé par deux au deuxième trimestre par rapport à 2023 à cause de la baisse des prix des billets et d’une série de grèves.
Quelques jours plus tôt, c’est Ryanair qui annonçait une diminution de ses (plantureux) bénéfices en ce début 2024 (seulement 360 millions d’euros), la moitié de 2023 à la même époque. La low cost irlandaise prédit néanmoins une augmentation du nombre de passagers pour l’ensemble de l’année mais reconnaît avoir dû faire des efforts pour maintenir le taux de remplissage de ses (de plus en plus) nombreux avions.
Globalement, donc, en Europe, la tendance générale est à une diminution des tarifs cet été. Une diminution confirmée, par exemple, par les statistiques de Misterfly. Par rapport à juillet 2023, Misterfly constate une diminution du prix moyen vers certaines destinations : Emirats (-14 %), Espagne (-13 %), Maroc (-19 %), Portugal (-12 %), Thaïlande (-7 %), Sénégal (-58 %) et les Etats-Unis (-14 %). Des diminutions qui se vérifient aussi en comparaison avec le mois de mai ou de juin 2023. A l’inverse, la plateforme constate une hausse des prix vers le Canada (+61 %), la Chine (+2 %), la Grèce (+2 %), l’Italie (+5 %) et la Tunisie (+77 %).
Tout le monde s’accorde à dire que les compagnies font du prix le premier élément pour remplir leurs avions, alors que la capacité maximale de référence (2019) n’est pas encore atteinte. « Peut-être que les compagnies ont vu trop grand », explique Denis Pappi (Misterfly). « Elles ont réalisé de grosses réservations en janvier, février, mars puis il y a eu un ralentissement. » Et sans une météo maussade en juin et juillet, l’envie de partir en last minute aurait peut-être été moindre encore.
Chez Connections, autre gros vendeur de vols d’avion, Frank Bosteels confirme : « Tout le monde s’attendait à une saison d’été qui battrait des records mais le mois de juin de cette année s’est déjà révélé moins important qu’en 2023. On a dû attendre que juillet avance et que la mauvaise météo perdure pour observer un rebond. Le mois d’août sera un challenge. Mais c’est peut-être plus profond comme mouvement : la fin du revenge travel et de l’explosion de la consommation qui a suivi la fin de la pandémie. »
C’est en général durant l’été que les compagnies font le gros de leurs bénéfices. Avec la baisse constatée cet été, la fin d’année sera tendue et les efforts pour remplir les avions aussi. Donc les prix resteront bas. Ce qui sera apprécié par les consommateurs.
Et pour satisfaire les pisse-vinaigre, l'inévitable couplet environnemental traditionnel :
Pour la planète par contre, alors que certains de ces mêmes acteurs expliquent depuis des mois que les prix doivent augmenter pour permettre aux compagnies de tenir leurs engagements environnementaux (rajeunissement de la flotte, achat de carburant durable…), les prix en baisse risquent-ils de traduire l’inverse ?
Une autre manière d’analyser l’été…