Entretien – Problèmes récurrents de compétitivité, dialogue social grippé voire crispé, concurrence étrangère – connue et à venir – agressive, chute du prix du baril de pétrole, mais également atouts indéniables du "meilleur marché du monde". Laurent Magnin, PDG de XL Airways, infatigable défenseur du pavillon français, livre ses recettes pour sauver ce qu'il en reste. Et même pour entamer une reconquête. Il nous a accordé un entretien que nous avons publié dans Le Quotidien du Tourisme.com/Le Mag daté du 3 mars dernier. Le voici dans son intégralité.
Une question d’actualité pour commencer : que vous inspirent les récents déboires d’Air Méditerranée ?
Laurent Magnin : D’abord cela m’attriste énormément par rapport à la bataille menée par Antoine Ferretti [PDG d’Air Méditerranée, NDLR] qui essaie de faire vivre son modèle depuis 20 ans.
Laurent Magnin (XL Airways) : "plus que de les emmerder, je préfère travailler avec les syndicats"
19 Février 2016 SUR LE MÊME SUJET
En tant que patron de XL Airways, j’ai déjà expliqué que le moyen-courrier français n’est pas aujourd’hui compétitif par rapport au moyen courrier du reste de l’Europe. Les écarts sociaux entre les compagnies aériennes à l’intérieur même de l’espace européen sont scandaleux. En tant que compagnie française, moi je n’ai pas de leçon à recevoir d’une low cost installée à l’autre bout de l’Europe, qui n’a pas de syndicat, qui fait peu de social, qui utilise des boîtes d’intérim dans tous les sens… Nous ne sommes pas du tout dans le même modèle. Nous sommes enfermés dans un carcan sans aucune souplesse. Notre pays vante partout son modèle social mais demeure une énorme machine à fabriquer du chômage. Il y a une distorsion entre le baratin et la réalité du rapport social. Moi, je mets les pieds dans le plat en disant qu’il n’y a strictement aucune confiance entre les directions d’entreprises et une partie des syndicalistes. L’idée n’est pas de jeter la pierre aux uns ou aux autres mais de dire que, si on ne met pas un terme à cette absence de confiance en se disant qu’on a en face de nous des vrais ennemis de l’emploi français, il n’y aura pas de suite au pavillon français. Cela passe d’abord par une relation de confiance, on ne peut pas rester sur des histoires de postures syndicales et patronales alors qu’on est face à un énorme défi.
Pourtant, on constate une quasi-absence de mouvements sociaux chez XL, non ?
L.M. : Moi je vais plus loin – et du reste ça déplaît parfois souverainement aux structures centrales des syndicats –, j’estime que, dans les moments les plus difficiles, j’ai sauvé l’entreprise grâce à l’intelligence et à la coopération de mes délégués syndicaux, tous syndicats confondus. XL Airways est probablement une compagnie qui a été sauvée, plusieurs fois, grâce au dialogue social. Si la compagnie a rempli une partie de ses objectifs c’est parce que le dialogue social y est une réalité. Ce n’est pas toujours simple mais j’ai des salariés extrêmement concernés par leur compagnie, qui savent que ça peut être très dur. J’ai des délégués syndicaux pour lesquels ce n’est pas toujours facile en interne, parce qu’ils ont le courage de défendre les intérêts de l’entreprise à tout prix.
"j’ai sauvé l’entreprise grâce à l’intelligence et à la coopération de mes délégués syndicaux"
C’est un immense motif de fierté vis-à-vis des salariés. C’est pour cela que, même si j’ai été sollicité pour rejoindre d’autres entreprises, je n’ai pas quitté XL. Parce que je suis intimement lié à leur histoire, à l’histoire de mes salariés, à leurs batailles. C’est un point très important pour moi. J’engage les syndicats français à se demander s’ils veulent un avenir pour le pavillon français. Si on n’en veut pas, il suffi t de continuer exactement à faire ce qu’on fait aujourd’hui. Sinon, on laisse tomber les postures et on se concentre ensemble sur ce qu’on peut faire pour s’en sortir. À commencer par mettre une énorme pression sur les autorités en matière de simplification de nos règles et en matière de coûts sociaux. J’engage les autorités à réagir, Air Med’ n’est que le signe annonciateur des problèmes en dur dans lesquels nous allons entrer. Si les différents partenaires s’accrochent juste à la petite embellie pétrolière pour penser qu’il ne faut rien faire, ce sera juste un désastre à terme !
Des perspectives pas très engageantes…
L.M. : Je reste un homme incroyablement optimiste. Nous sommes sur l’un des marchés les plus forts au monde en « incoming », sur le plan touristique. À partir de là, en France, à commencer par Air France, nous devrions avoir des machines de guerre sur le plan aérien : des compagnies qui sortent des bénéfices, qui les partagent avec leurs salariés, des compagnies hyper-efficaces, hyper-internationales et qui se battent pour amener des touristes en France. Parce que se battre entre nous pour les 65 millions de Français qui ont des problèmes d’argent pour partir à l’étranger, c’est juste complètement idiot. Notre vrai boulot, ça devrait être d’amener les étrangers en France.
Le moyen-courrier, c’est vraiment le talon d’Achille des compagnies françaises ?
L.M. : Oui et ça ne concerne pas qu’Air Méditerranée. Sans citer quiconque, les résultats des compagnies françaises sont mauvais, ou effondrés par rapport à leurs historiques. Pour XL Airways, on est typiquement dans le cadre d’une compagnie qui faisait voler six moyen courriers en 2010 et gagnait de l’argent sur ce secteur. À partir de 2011, face à l’agressivité d’une partie des opérateurs étrangers qui ont des coûts sociaux différents, on s’est retrouvé avec un secteur moyen-courrier complètement déficitaire. On a tenté de se battre pendant cinq ans mais à la fi n on a décidé d’arrêter.
Concrètement, comment ça se passe ?
L.M. : On rend tout simplement les avions. On a vingt ans d’existence, donc tous les ans on a des départs en retraite. Que ce soit les pilotes, les PNC ou les gens du sol, on a un noyau dur… En ce qui concerne plus particulièrement les pilotes, il y a un certain nombre de départs en retraite et des transferts vers le secteur long-courrier. Je rappelle qu’en moins de trois ans on est passé de deux à trois Airbus A330. Le but est de faire entrer un quatrième A330 en 2017, dans la foulée de l’arrêt du dernier Boeing B737. Et comme un A330 consomme plus d’équipage par avion qu’un moyen-courrier, on sera normalement, si le marché le permet, à la péréquation entre sortie du moyen et développement du long-courrier. C’est le but.
Sans casse sociale ?
L.M. : Sur le plan social, je rappelle que contrairement à d’autres opérateurs, en 10 ans nous n’avons procédé qu’à très, très peu de licenciements, et même cela m’a fait mal. Quand sous la pression de la concurrence étrangère vous êtes obligé de supprimer votre secteur moyen-courrier, vous ne pouvez plus être à périmètre égal. On a eu l’année dernière un peu moins de dix licenciements au sol, mais ça a été un événement pour une compagnie qui n’a mis en place aucun plan social en dix ans. Si on regarde les dix ans passés sous ma présidence on ne peut pas parler de casse sociale, j’en connais d’autres qui ont fait trois plans sociaux en cinq ans, sans forcément améliorer les résultats d’ailleurs.
Justement, cette année, côté résultats il y a, semble-t-il, des motifs de satisfaction.
L.M. : Effectivement, c’est en gros 1,5 million d’euros de résultat net pour la compagnie XL et 1,5 million d’euros pour Héliades. Ce qui m’amuse beaucoup, dans les communications de résultats des uns et des autres, c’est de voir qu’une fois on parle de résultat d’exploitation, et d’autres fois de résultats comme ci ou comme ça… Moi, je préfère parler en net – et l’année prochaine ce sera pareil. Tout est retraité et à la fi n cela a du sens. Je pense qu’un million et demi de résultat sur une année extrêmement difficile en termes de compétition c’est satisfaisant. Ce que je trouve très fort de la part de notre équipe, c’est que ça fait globalement huit ans qu’on n’est pas soutenu par des actionnaires.
Les partenaires sociaux sont donc primordiaux ?
L.M. : Oui, quand vous avez des partenaires sociaux qui sont à l’écoute de l’entreprise et que le patron ne passe pas un temps fou à s’occuper du social. Sans aller jusqu’au patron de Ryanair, qui est un type incroyable du reste, et qui me fascine lorsque je l’entends dire « j’emmerde les syndicats, j’emmerde mes clients » quand ils ne sont pas contents du produit…
Son discours a un peu changé
L.M. : Il a même beaucoup changé, il est d’ailleurs en train de s’embourgeoiser, je lui fais passer un message, je suis plutôt déçu, le mec rock ’n’ roll qui emmerdait les syndicats il y a dix ans, on l’entend beaucoup moins, ça va manquer dans le paysage. Mais plus sérieusement, est-ce que c’est un motif de fierté de dire qu’on emmerde les syndicats ? Moi chez XL plus que de les emmerder, je préfère travailler avec eux. C’est un point essentiel qui nous a permis de tenir le coup. Si nous avions dû, comme d’autres, avoir des difficultés sociales énormes dans ce paysage extrêmement difficile, je n’aurais pas donné cher de notre peau.
La chute du pétrole a un peu aidé en 2015, non ?
L.M. : Tout le monde nous bassine avec la chute du pétrole, mais cette chute est fantastique pour les compagnies américaines qui ont des recettes en dollars, elle l’est moins pour les européennes qui ont vécu un effondrement de l’euro face au dollar. Une compagnie comme XL paye 52 % de ses charges en dollars. Passer d’un taux de change de 1,35 à 1,08, sur 300 millions de chiffre d’affaires est loin d’être négligeable.
"la baisse du prix du pétrole par rapport à ce qui s’est passé sur la parité ne donne pas du tout la marge de manœuvre qu’on pourrait imaginer"
Vous comprendrez aisément où se situe l’ampleur du défi et aussi que la baisse du prix du pétrole par rapport à ce qui s’est passé sur la parité ne donne pas du tout la marge de manœuvre qu’on pourrait imaginer. Vous faites votre boulot en social, en exploitation, en ouvertures de lignes, etc., ce sont des paramètres qui vont jouer sur 2 % ou 3 % de marge. Un peu comme le tour operating d’ailleurs. Par contre quand vous voyez ce que représentent le fuel et le dollar dans nos modèles économiques, ça montre l’ampleur des défis.
Un défi qui semble impossible à relever
L.M. : Ce qui me rend optimiste, c’est par exemple le fait que depuis dix ans on assiste à un blitzkrieg des compagnies du Golfe. On ne parle que d’elles. Je les remercie de développer le trafic actuellement parce qu’un de ces quatre matins on les survolera. Je ne sais pas où je serai dans dix ans, mais je sais que les compagnies européennes et Air France, même si en ce moment on en bave, ont un objectif. Quand je vois que le patron de Qatar Airways est aussi celui de l’aéroport de Doha… C’est comme si Frédéric Gagey [PDG d’Air France, NDLR] était patron de la plate-forme Roissy CDG… j’imagine que la péréquation des coûts entre la structure aéroportuaire et la compagnie qu’est Air France serait certainement plus équitable en termes d’efficacité pour l’outil aérien qu’est Air France pour la France. De l’autre côté, ils se marrent, ils pensent qu’on est tous des nuls. Eux, c’est un modèle complet. La structure aéroportuaire colle « aux bonbons » de la plus grosse compagnie du pays. On est des naïfs. On est face à des machines de guerre. Et nous, à part s’enfermer avec les partenaires sociaux pendant des mois pour savoir comment on ne va pas créer d’emplois, on fait quoi ? Dans l’aérien, on n’est pas protégé. Je refuse de payer les charges sociales actuelles sur mesu pilotes qui ne sont pas protégés à l’international. Ou alors un matin on va les licencier. Et on ira faire ce que ceux qui nous donnent des leçons font, c’est-à-dire que le modèle européen sera peut-être basé sur de l’intérim. Je ne demande pas d’argent ou de subvention au gouvernement, je lui demande d’arrêter de nous en prendre comme si on était une pompe à fric sans fin.
Dans le même temps, les compagnies du Golfe sont de gros clients des constructeurs aéronautiques...
L.M. : En achetant massivement des avions ces transporteurs ont roulé nos politiques dans la farine : on achète des avions et quand vous ne nous donnez pas les droits de trafi c, on vous menace ! Génial ! Moi, je dis « Merde ! ». Moi, je veux un Air France fort dans mon pays. Il n’y a rien de pire pour une compagnie privée comme nous que d’avoir la plus grosse compagnie de son pays affaiblie. Quand elle l’est tout s’affaiblit autour. Un British Airways fort, c’est un marché anglais fort, un Lufthansa fort, c’est un marché allemand fort, un Air France fort, c’est un marché français fort. C’est aussi ce que doivent comprendre les partenaires sociaux.
C’est donc, selon vous, un problème de volonté politique…
L.M. : Le dogme c’est qu’on nous prend pour des riches parce qu’on achète des avions. C’est faux ! L’aviation est un métier où il y a effectivement beaucoup d’argent, c’est un métier où l’on peut réussir quand il est bien drivé, et certaines compagnies l’ont prouvé. Il y a un modèle en particulier. C’est celui d’Easyjet : les salariés sont payés, ils bossent, ils ne se tripotent pas tous les quatre matins sur les règles sociales. C’est une des compagnies qui attirent les gens quand elles embauchent. Peut-on faire ça en France ? Aujourd’hui, la réponse est : « non ». Et si on est incapable de faire ce que fait un Easyjet en moyen courrier ou demain en long-courrier, il n’y aura plus d’aérien français.
"Ce qui pend au nez des salariés de l’aérien français, c’est que les navigants vont bientôt pouvoir s’asseoir sur leurs caisses de retraite"
On fera partie des pays qui dépendent d’entités aériennes étrangères… Génial ! On est en train de dire concrètement que sur le premier marché touristique du monde, on est incapable d’avoir un outil aérien adéquat. Ce qui pend au nez des salariés de l’aérien français, c’est que les navigants vont bientôt pouvoir s’asseoir sur leurs caisses de retraite. Ça fait plusieurs années qu’on perd de l’argent, on vient de faire trois bons mois et le premier message qu’on reçoit des partenaires sociaux est : « ça va beaucoup mieux, il faut qu’on cause ». Alors qu’on a cinq ans de perte dans le dos pour une grande partie des acteurs français ! C’est une plaisanterie ou quoi ? On doit restructurer notre modèle, on est incapable de faire de la croissance. J’ai quitté Corsair en 2004. Il y avait cinq B747, deux A330 et des B737. Aujourd’hui, il doit y avoir trois B747 et quatre A330. Quand j’arrive chez XL en 2006, il y avait six avions. En 2016 j’en ai cinq ! Elle est où la croissance ? Et quand on regarde objectivement ce qu’il y a devant nous, si on arrive à s’entendre et une partie des investisseurs y croit, on peut dire ce qu’on veut mais les Chinois sont arrivés dans Aigle Azur parce qu’ils y croient.
Ce n’est pas non plus l’Eldorado
L.M. : Je suis monstrueusement optimiste sur le moyen, long terme. Pourquoi ? Parce qu’on a le meilleur marché du monde. Pourquoi les compagnies étrangères se battent-elles tant pour s’implanter en France ? Parce qu’on a un marché canon. Parce que les relations entre l’Amérique et la France, entre la Chine et la France, entre l’Asie et la France, entre l’Afrique et la France sont des relations touristiquement plus fortes qu’avec la plupart des autres pays européens. On a tout ! Mais nous, on est dans la cuisine avec nos trucs de chiffonniers, le train est en train de passer et on ne règle rien. Mais il n’empêche, c’est nous qui avons le marché.
XL est aujourd’hui spécialisée sur le long-courrier loisir à bas tarifs. Comment voyez-vous l’arrivée de la future compagnie sœur d’Air Caraïbes ?
L.M. : D’abord je salue l’exceptionnel boulot de Marc Rochet et son équipe sur Air Caraïbes. Marc est un des plus grands professionnels de notre secteur. Par contre, ils créent une compagnie additionnelle à structure plus light en restant en France. Ce que j’en pense c’est qu’en France aujourd’hui on n’arrive pas à faire de structure si light que ça. Est-ce qu’elle sera un peu meilleure en termes de coût qu’un XL ou qu’un Air Caraïbes ? Je l’espère mais je doute qu’elle sera franchement meilleure. Marc Rochet aurait annoncé qu’il montait sa compagnie à l’autre bout de l’Europe, j’aurais été beaucoup plus inquiet. Parce qu’effectivement à l’autre bout de l’Europe, on est dans un autre monde. Une fois de plus c’est encore la vraie problématique sociale des compagnies françaises.
Et l’arrivée de Norwegian ?
L.M. : Au-delà du fait que je suis très surpris de voir qu’on autorise la compagnie d’un peuple qui a clairement dit « non à l’Europe » à voler à sa guise dans l’Union, je peux vous dire que je vais être plus que vigilant avec Norwegian. Je veux des règles équitables. Il n’y a pas de débat si les règles sont équitables et qu’ils payent les mêmes charges que moi. Ils partent de mon pays, ils ont un modèle différent, pas de problème. C’est pour ça que je respecte la stratégie du groupe Dubreuil [propriétaire d’Air Caraïbes, NDLR]qui crée une nouvelle structure mais reste à l’intérieur du modèle français. Il faut que dans ce pays on arrive à faire – c’est un message aux partenaires sociaux – un modèle ultra-efficace, pas complètement collé à l’historique d’Air France, afin de redéployer une partie de l’aérien français. C’est d’ailleurs ce qu’AF cherche à faire avec Transavia, ce qu’AF a besoin de faire avec Transavia. Il faut que les partenaires sociaux arrêtent de regarder nos velléités de croissance comme si on était des patrons du XIXe siècle qui leur demandent des trucs invraisemblables. À un moment donné, il va falloir arrêter de déconner, on ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre.
"Sans contrat de confiance avec les partenaires sociaux il n'y aura pas de developpement"
Si on n’a pas avec les partenaires sociaux un contrat de confiance sur le redéveloppement de la croissance de l’aérien, il n’y aura pas de développement, il n’y aura plus de caisse de retraite et surtout il n’y aura plus aucune embauche dans le secteur. On n’embauchera pas ! Ou on est accompagné et soutenu, et on nous aide à résorber des coûts qui ne sont pas liés à notre productivité, ou il n’y aura pas d’embauche. Cela dit, il y a des investisseurs qui y croient et qui regardent les compagnies françaises. Ce qui les obsède ce n’est pas le court terme. Ce qu’ils voient c’est que ce pays est le premier pays touristique du monde. Alors d’accord, Norwegian va arriver. C’est une nouvelle péripétie dont nous surveillerons la pertinence en termes de règles sociales qui risque de nous tomber de dessus. Mais j’en profite pour lancer un vrai message aux Français : « Vous voulez arrêter de nous emmerder avec vos 5 millions de chômeurs ? Quand vous avez 10 ou 20 euros d’écart entre une compagnie française et une compagnie étrangère et ben merde, achetez une compagnie française ! Acheter du Air France, du Corsair, du Air Caraïbes ou du XL Airways ! Ou alors arrêtez de chialer sur le chômage ». Un agent de voyages français, un Français qui part en voyages, il devrait acheter français même avec un petit écart de prix. Quand un client se barre sur une compagnie étrangère pour 15 euros d’écart sur un transatlantique, j’ai envie de lui dire que demain il ne faudra pas qu’il vienne se plaindre si ses enfants ne trouvent pas de boulot.
Justement puisqu’on parle d’investisseurs…
L.M. : On est très engagés dans des négociations avec des fonds pour la reprise de XL Airways. Je suis optimiste pour cette année. À partir du moment où on a sorti des résultats positifs et que nous arrivons à vivre sans aucun soutien actionnarial, je ne suis pas non plus dans l’obsession absolue de trouver un actionnaire. Rétrospectivement ce qui est embêtant c’est qu’avec un actionnaire on aurait pu accélérer le modèle.
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