intheair a écrit : ↑jeu. 24 avr. 2025, 11:21
Je ne sais pas à qui la faute, si les gestionnaires comme Vinci sont moins perfomants que les anciennes CCI ou si c'est la mutation du trafic aérien qui entraine cette situation.
J'ai beau être liberal, je pense que ces infrastructures pourraient être très performantes avec des gestionnaires locaux (para)publics (ca se voit ailleurs dans le monde et pas qu'en Corée du Nord).
Les relations entre l'État et ses grands champions industriels nationaux sont incestueuses. Les hauts fonctionnaires issus des grands corps de l'État y font des détachements (pantouflage). Certains font mêmes des allers-retours et on ne sait plus vraiment s'ils défendent l'intérêt général ou l'intérêt de leur employeur privé et de leur carrière. Dans beaucoup de démocraties, il y a un contrôle très strict des conflits d'intérêts de ce type. En France, on vit encore au moyen-âge dans ce domaine.
Une entreprise comme Vinci s'est vue confier beaucoup trop d'infrastructures publique par l'État pour son seul profit : autoroutes, lignes ferroviaires, stades, aéroports, hôpitaux, prisons. Beaucoup de cadres dirigeants de Vinci sont issus du Corps des ingénieurs des ponts, des eaux et des forêts (IPEF) sans aucun véritable contrôle des conflits d'intérêts. Le niveau de conflit d'intérêt est très élevé. Bouygues ou Eiffage ont aussi largement profité du mouvement de privatisation des infrastructures publiques.
Il faudrait un bon épisode de Complément d'Enquête sur les concessions en France pour saisir le niveau de conflits d'intérêts voire de détournement de fonds publics qu'on a en France. C'est indécent.
Le pire dans cette histoire, est que l'État a continué de largement subventionner ces entreprises dans le cadre des ces contrats léonins de concession. Beaucoup d'investissements (CAPEX) sont en réalité cofinancés ou parfois mêmes entièrement financés par le secteur public. La grande majorité des profits réalisés par les concessions (quand ils existent) est captée par les entreprises. On des dans le bon vieux "nationalisation des pertes, privatisation des profits".
Si vous vous demandez comment notre État peut être en faillite avec autant d'impôts, demandez à ces grandes entreprises, combien d'argent public elles ont eu et combien de dividendes elles ont reversé. Nos impôts ne servent qu'à enrichir des oligarques du BTP, de l'énergie, de l'automobile, du ferroviaire, de la santé, de l'aérospatiale, etc.
On se moque des régimes oligarchiques, mais il faudrait commencer par nous regarder nous mêmes et ce n'est pas très glorieux.
Pour revenir à Vinci et Clermont-Ferrand, elle a appliqué la même tactique à Rennes, en favorisant Nantes, qu'elle avait intérêt à saturer pour négocier le maxium de compensation suite à l'annulation de Notre-Dame-des-Landes.
Cette entreprise ne nous sert pas, elle se sert de nous et n'est là que pour réuménérer le plus possible son actionnariat. Et si c'est au détriment des populations, elles s'en contrefout.