Essayons d'élever le débat avec quelques références bibliographiques scientifiques bien placées

:
BECK Ulrich, 2003, La société du risque. Sur la voie d'une autre modernité, Paris, Flammarion Champs, 522p.
Ce bouquin explique clairement que notre société a mis sur un piédestal la gestion du risque, donc de l'incertitude. On est passé du danger (ce qui va arriver) au risque (ce qui pourrait arriver). Typiquement, balancer un aéroport à 200 bornes du ville, c'est une réponse maladroite à un risque. Le problème du risque c'est son acceptabilité, c'est-à-dire pour qui et pourquoi ce risque est pris et éventuellement compensé.
Exemple de compensation : Commune qui accueille une centrale nucléaire, subventions de la part d'EDF, emplois pour les habitants.
FABUREL Guillaume, 2001, Le bruit des avions : évaluation du coût social. Entre aéroport et territoires, Paris, Presses de l’Ecole nationale des ponts et chaussées, 352 p.
Ce bouquin met en évidence les effets négatifs du trafic aérien sur les aéroports : décotes immobilières, effets sanitaires, etc. Histoire de rappeler à tout le monde qu'un aéroport, par son trafic (aérien, routier, etc.), a des effets positifs et négatifs. C'est un fait et cracher, que les habitants soient arrivés avant ou après la construction de la plate-forme ne change pas la donne.
FABUREL Guillaume, 2010, « Débats sur les inégalités environnementales. Une autre approche de l’environnement urbain », Justice spatiale/spatial justice, n°2, Justice spatiale et environnement, octobre, pp. 102-132.
Ce petit article met en évidence qu'en fonction de son parcours (études, emploi, etc.) et de ses difficultés sociales, on peut saisir ou non les problèmes environnementaux dans notre champ d'action. En d'autres termes et de manière triviale : les riches cadres retraités ont le temps et l'idée de s'occuper de problèmes environnementaux autour de chez eux.
Ce qui envenime le débat (asso pas représentatives) et passe sous silence toute une partie de la population qui subit en silence les effets négatifs de l'infrastructure, parce qu'elle doit déjà s'occuper d'autres soucis (emploi, études, sécurité, logement, etc.)
Donc la question pour Orly, c'est de faire consensus autour de l'aéroport en lissant les inégalités environnementales, en adaptant l'aéroport au territoire d'accueil tout en maximisant ses bénéfices pour la population. Du développement durable quoi... rien de nouveau...