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Exclusif. L’aéroport de Toulouse-Blagnac réfléchit à un vaste complexe d’affaires
26 juin 2012 22h34
Des bureaux, des commerces et même un hôtel de luxe, le tout sur 200.000m² ? Aujourd’hui peu probable, le projet semble tout de même intéresser l’aéroport de Toulouse-Blagnac en raison des importants développements à venir.L’arrivée prochaine du tramway à l’aéroport de Toulouse-Blagnac pourrait avoir des répercussions économiques inattendues. En effet, le site de l’aérogare tire une partie substantielle de ses revenus de ses parkings, dont il reste le gestionnaire direct, et qui lui assurent une rentrée d’argent stable et indépendante. Mais avec l’arrivée d’une liaison directe entre le centre-ville et le terminal dans à peine deux ans, tout change. D’où la volonté pour les instances dirigeantes de l’aéroport d’engager une diversification, à travers un nouveau schéma directeur. Et celui-ci pourrait bien passer par l’émergence d’un vaste complexe d’affaires.
C’est en tout cas l’une des pistes actuellement à l’étude. Ce grand centre d’affaires pourrait ainsi voir le jour en lieu et place des parkings P0 et loueurs, transférés en sous-sol, selon des sources proches du dossier, en particulier certains prestataires de services. Près de 200.000m² seraient concernés pour implanter des bureaux et abriter plusieurs activités économiques, selon un opérateur en immobilier d’entreprises de la région. Le centre d’affaires serait même couplé à un projet d’hôtel de luxe, visant les cinq étoiles.
Un calendrier décisif
Mais un tel programme est-il cohérent avec la demande du marché ? Contactée, la responsable du secteur hôtelier du sydicat Umih 31, Sandrine Pelata, estime pour sa part « un tel projet non viable actuellement car Blagnac et l’agglomération toulousaine sont déjà en surcapacité d’accueil, mais une ouverture serait envisageable coordonnée avec la mise en service du futur Parc des expositions (qui va être construit sur les communes proches d’Aussonne et Beauzelle, ndlr) ». Le début des travaux de ce prochain complexe est d’ailleurs acté pour 2014. Autre projet d’intérêt susceptible d’attirer visiteurs et touristes dans la zone aéroportuaire : le futur musée Aeroscopia, situé face au hall d’assemblage de l’A380 et dédié au patrimoine aéronautique. Cet espace pourra également accueillir congrès, réceptions de gala ou festivals. Ouverture des portes prévue en janvier 2014.
Autant d’arguments en faveur d’une valorisation de la zone aéroportuaire alors que celle-ci abrite déjà 15.000 emplois. Or ce chiffre devrait fortement augmenter dans les années à venir, le secteur aéronautique connaissant une croissance record et le trafic de l’aéroport devant franchir la barre des 8 millions de passagers dès 2013. « Nous avons cinq ans d’avance sur notre plan de marche. Nous ne devions atteindre les 8 millions de passagers qu’en 2018-2020 », rapporte Jean-Michel Vernhes, président du directoire de l’aéroport. Déjà, en 2011, le trafic a connu une nette hausse de 9% portant le nombre de passagers à 7 millions. Cette année-là, le chiffre d’affaires de l’aéroport de 105 millions d’euros a fait un bond de 8,2%.
500 emplois créés par million de passagers
Or, les retombées économiques en termes d’emplois d’une augmentation de trafic sont considérables. « Un million de passagers supplémentaires créent environ 500 emplois à Toulouse que ce soit dans les services aux compagnies aériennes, aux passagers, chez les loueurs, hôteliers, commerçants etc… », a déjà souligné Jean-Michel Vernhes. En 2012, l’ouverture de la nouvelle base d’Air France le 1er avril dernier et ses seize nouvelles destinations ainsi que les cinq nouvelles lignes d’Easyjet devraient aussi porter le marché.
Contacté, l’aéroport de Toulouse-Blagnac n’a pas souhaité réagir. Sans démentir, sa direction a répondu « qu’aucun projet n’est validé pour l’heure » et qu’il serait « prématuré de s’exprimer sur le sujet ». Reste enfin l’épineuse question du financement d’un tel projet. D’autant que les discussions se poursuivent à propos de l’actionnariat de l’aéroport. Un sujet qui, lui aussi, pourrait trouver de nouveaux rebondissements dès cet été.
Isabelle Meijers
*Umih 31 : Union des métiers et des industries de l’hôtellerie de la Haute-Garonne