Low-Cost & Tourisme de Masse
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Re: Low-Cost & Tourisme de Masse
Barcelone : premières manifestations 2025 contre le surtourisme
Lien : https://www.lechotouristique.com/articl ... urtourisme
Alors que la saison touristique démarre, des habitants dénoncent les mesures insuffisantes du gouvernement pour gérer la croissance du tourisme.
Le 27 avril 2025, un bus de touristes a été aspergé à coups de pistolets à eau devant la Sagrada Familia à Barcelone. Une banderole, accrochée à l’avant du bus, arborait alors le slogan « Apaguemos el fuego turístico » (« Éteignons l’incendie touristique »).
Appel à manifester à Barcelone le 15 juin
Il s’agit de la première expression de la grogne locale, mais pas la dernière. Des manifestants appellent à la mobilisation générale à Barcelone, le 15 juin 2025, baptisée « journée de lutte contre la touristification ». Des mouvements contestataires sont attendus sur place, mais aussi à Venise ou encore à Lisbonne.
Le 18 mai prochain, une action organisée au Parc Güell vise à « commencer la récupération des espaces qui nous ont été volés et vendus à une industrie sans scrupules ».
Fin avril, Barcelone a accueilli les Rencontres de l’Europe du Sud contre la Touristisation (SET) 2025. Plus de vingt collectifs d’Espagne, du Portugal, de France, d’Italie, de Croatie et de Grèce se sont réunis pour débattre des impacts du tourisme de masse et proposer des alternatives durables.
Le tourisme en Espagne reste florissant. En 2024, la destination a accueilli 94 millions de visiteurs étrangers, en croissance de 10% en comparaison avec 2023. Le premier trimestre s’inscrit presque dans la même veine (+5,7%).
Des mouvements contestataires dans plusieurs régions
En Catalogne, le tourisme représente 14% du PIB régional. En 2024, Barcelone a accueilli 15,5 millions de touristes, soit une légère baisse de 0,7% par rapport à l’année précédente. La ville a annoncé la fin des locations type Airbnb en 2029, la limitation des croisières et le doublement de la taxe de séjour.
Dans la capitale catalane, des contestataires ont déjà aspergé d’eau des visiteurs en 2024. L’an dernier, des milliers de personnes ont manifesté contre le surtourisme dans la destination. Objectif : dénoncer le tourisme de masse ainsi que l’inaction des élus.
La colère monte ainsi en Espagne, deuxième destination touristique mondiale après la France. Des îles Baléares aux Canaries en passant par les grandes villes touristiques d’Andalousie comme Malaga, les mouvements hostiles aux excès du tourisme se multiplient dans le pays.
Lien : https://www.lechotouristique.com/articl ... urtourisme
Alors que la saison touristique démarre, des habitants dénoncent les mesures insuffisantes du gouvernement pour gérer la croissance du tourisme.
Le 27 avril 2025, un bus de touristes a été aspergé à coups de pistolets à eau devant la Sagrada Familia à Barcelone. Une banderole, accrochée à l’avant du bus, arborait alors le slogan « Apaguemos el fuego turístico » (« Éteignons l’incendie touristique »).
Appel à manifester à Barcelone le 15 juin
Il s’agit de la première expression de la grogne locale, mais pas la dernière. Des manifestants appellent à la mobilisation générale à Barcelone, le 15 juin 2025, baptisée « journée de lutte contre la touristification ». Des mouvements contestataires sont attendus sur place, mais aussi à Venise ou encore à Lisbonne.
Le 18 mai prochain, une action organisée au Parc Güell vise à « commencer la récupération des espaces qui nous ont été volés et vendus à une industrie sans scrupules ».
Fin avril, Barcelone a accueilli les Rencontres de l’Europe du Sud contre la Touristisation (SET) 2025. Plus de vingt collectifs d’Espagne, du Portugal, de France, d’Italie, de Croatie et de Grèce se sont réunis pour débattre des impacts du tourisme de masse et proposer des alternatives durables.
Le tourisme en Espagne reste florissant. En 2024, la destination a accueilli 94 millions de visiteurs étrangers, en croissance de 10% en comparaison avec 2023. Le premier trimestre s’inscrit presque dans la même veine (+5,7%).
Des mouvements contestataires dans plusieurs régions
En Catalogne, le tourisme représente 14% du PIB régional. En 2024, Barcelone a accueilli 15,5 millions de touristes, soit une légère baisse de 0,7% par rapport à l’année précédente. La ville a annoncé la fin des locations type Airbnb en 2029, la limitation des croisières et le doublement de la taxe de séjour.
Dans la capitale catalane, des contestataires ont déjà aspergé d’eau des visiteurs en 2024. L’an dernier, des milliers de personnes ont manifesté contre le surtourisme dans la destination. Objectif : dénoncer le tourisme de masse ainsi que l’inaction des élus.
La colère monte ainsi en Espagne, deuxième destination touristique mondiale après la France. Des îles Baléares aux Canaries en passant par les grandes villes touristiques d’Andalousie comme Malaga, les mouvements hostiles aux excès du tourisme se multiplient dans le pays.
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Re: Low-Cost & Tourisme de Masse
Des milliers de personnes manifestent aux Canaries contre le surtourisme
Lien : https://www.france24.com/fr/info-en-con ... urtourisme
Des milliers de personnes ont manifesté dimanche dans les rues des îles Canaries pour à nouveau exiger des mesures face aux excès du tourisme de masse, à un moment où l'Espagne s'achemine vers une nouvelle année record en termes de fréquentation.
Rassemblés à l'appel de la plateforme "Canarias tiene un límite" ("Les îles Canaries ont une limite"), les manifestants ont défilé à la mi-journée dans les sept îles de cet archipel situé au large des côtes du nord-ouest de l'Afrique.
Arborant des pancartes portant les inscriptions "Les Canaries ne sont pas à vendre" ou "Les Canaries ne sont plus un paradis", ils ont appelé à un "changement de modèle" et demandé des solutions face aux conséquences du surtourisme.
Parmi les mesures réclamées pendant cette manifestation, la troisième organisée par cette plateforme en l'espace d'un an, figurent une régulation des loyers et un gel des nouvelles constructions touristiques.
Selon les autorités, 7.000 personnes ont manifesté sur l'île de Tenerife, la plus grande de l'archipel. La police a par ailleurs recensé 3.000 manifestants à Grande Canarie, 1.500 à Lanzarote et un millier à Fuerteventura.
Les associations dénoncent depuis des années un développement touristique qui, affirment-elles, favorise les investisseurs au détriment de l'environnement et de la population locale, notamment confrontée à l'envolée des loyers.
Elles estiment n'être que peu entendues par les pouvoirs publics, alors que quatre habitants sur dix aux Canaries travaillent dans le secteur du tourisme, qui représente 36% du PIB.
L'Espagne, la deuxième destination touristique mondiale, derrière la France, a accueilli au premier trimestre 17,1 millions de visiteurs internationaux, soit un nouveau record.
Les Canaries, qui comptent 2,24 millions d'habitants, ont quant à elles reçu 4,36 millions de touristes étrangers en trois mois et s'acheminent vers une nouvelle fréquentation historique, après les 15,2 millions de visiteurs de 2024.
Lien : https://www.france24.com/fr/info-en-con ... urtourisme
Des milliers de personnes ont manifesté dimanche dans les rues des îles Canaries pour à nouveau exiger des mesures face aux excès du tourisme de masse, à un moment où l'Espagne s'achemine vers une nouvelle année record en termes de fréquentation.
Rassemblés à l'appel de la plateforme "Canarias tiene un límite" ("Les îles Canaries ont une limite"), les manifestants ont défilé à la mi-journée dans les sept îles de cet archipel situé au large des côtes du nord-ouest de l'Afrique.
Arborant des pancartes portant les inscriptions "Les Canaries ne sont pas à vendre" ou "Les Canaries ne sont plus un paradis", ils ont appelé à un "changement de modèle" et demandé des solutions face aux conséquences du surtourisme.
Parmi les mesures réclamées pendant cette manifestation, la troisième organisée par cette plateforme en l'espace d'un an, figurent une régulation des loyers et un gel des nouvelles constructions touristiques.
Selon les autorités, 7.000 personnes ont manifesté sur l'île de Tenerife, la plus grande de l'archipel. La police a par ailleurs recensé 3.000 manifestants à Grande Canarie, 1.500 à Lanzarote et un millier à Fuerteventura.
Les associations dénoncent depuis des années un développement touristique qui, affirment-elles, favorise les investisseurs au détriment de l'environnement et de la population locale, notamment confrontée à l'envolée des loyers.
Elles estiment n'être que peu entendues par les pouvoirs publics, alors que quatre habitants sur dix aux Canaries travaillent dans le secteur du tourisme, qui représente 36% du PIB.
L'Espagne, la deuxième destination touristique mondiale, derrière la France, a accueilli au premier trimestre 17,1 millions de visiteurs internationaux, soit un nouveau record.
Les Canaries, qui comptent 2,24 millions d'habitants, ont quant à elles reçu 4,36 millions de touristes étrangers en trois mois et s'acheminent vers une nouvelle fréquentation historique, après les 15,2 millions de visiteurs de 2024.
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Re: Low-Cost & Tourisme de Masse
Surtourisme : Athènes envisage d'étendre son interdiction de location de courte-durée
Lien : https://fr.euronews.com/2025/05/27/surt ... urte-duree
Afin de veiller à ce que la hausse de la fréquentation touristique ne nuise pas à la qualité de vie des habitants, Athènes procède chaque année à une analyse approfondie des flux de visiteurs dans tous les quartiers.
Athènes, l’une des dix destinations les plus prisées d’Europe, va accueillir près de 10 millions de visiteurs cette année.
Depuis le 1er janvier 2025, les nouvelles locations de courte durée ont été interdites dans le centre ville.
Les autorités ont créé un Observatoire du tourisme durable et mènent chaque année une étude détaillée des flux touristiques dans l’ensemble de ses quartiers afin de s'assurer que l'augmentation de la fréquentation ne pèse pas sur les résidents.
"Nous devons agir comme si nous étions Barcelone. Qu'a montré l'étude sur la capacité d'accueil du tourisme que nous avons réalisée ? Elle a montré qu'il y a 27 zones "sursaturées" où il ne peut y avoir ne serait-ce qu'un seul touriste supplémentaire. Nous avons également mis en place un observatoire du tourisme durable, où nous vérifions les données tous les jours, tous les mois." confie le maire d'Athènes, Harris Doukas.
L'élu envisage d'étendre le gel de l'octroi de nouveaux permis pour les locations de courte durée à d'autres quartiers d'Athènes.
"Certains quartiers sont actuellement très surpeuplés, mais je serai en mesure de vous fournir des données en septembre. La période actuelle est très critique. D'ici la fin du mois de septembre, nous serons en mesure d'annoncer si une nouvelle interdiction est nécessaire et à quel endroit", poursuit Harris Doukas.
Des quartiers entièrement dédiés au tourisme
Dans les quartiers de Psirri et de Koumoundouros, plus de 90 % des logements sont des hôtels ou des appartements dédiés à la location de courte durée. Le loyer y dépasse souvent les 1 200 euros par mois, soit l'équivalent du salaire moyen dans le pays.
De nombreux autres quartiers d'Athènes sont classés comme "modérément saturés". Dans ces zones, les autorités s’efforcent de vérifier si les infrastructures et le parc immobilier peuvent répondre à cette pression croissante.
"Le premier travail qu'il a effectué a été l'étude de la capacité de charge. Il s'agit d'une véritable étude, qui aboutit à des chiffres précis, tels que le niveau des loyers et le taux d'occupation et de saturation." expliqué Ioannis Georgios, directeur général de l'Observatoire du tourisme durable.
Lien : https://fr.euronews.com/2025/05/27/surt ... urte-duree
Afin de veiller à ce que la hausse de la fréquentation touristique ne nuise pas à la qualité de vie des habitants, Athènes procède chaque année à une analyse approfondie des flux de visiteurs dans tous les quartiers.
Athènes, l’une des dix destinations les plus prisées d’Europe, va accueillir près de 10 millions de visiteurs cette année.
Depuis le 1er janvier 2025, les nouvelles locations de courte durée ont été interdites dans le centre ville.
Les autorités ont créé un Observatoire du tourisme durable et mènent chaque année une étude détaillée des flux touristiques dans l’ensemble de ses quartiers afin de s'assurer que l'augmentation de la fréquentation ne pèse pas sur les résidents.
"Nous devons agir comme si nous étions Barcelone. Qu'a montré l'étude sur la capacité d'accueil du tourisme que nous avons réalisée ? Elle a montré qu'il y a 27 zones "sursaturées" où il ne peut y avoir ne serait-ce qu'un seul touriste supplémentaire. Nous avons également mis en place un observatoire du tourisme durable, où nous vérifions les données tous les jours, tous les mois." confie le maire d'Athènes, Harris Doukas.
L'élu envisage d'étendre le gel de l'octroi de nouveaux permis pour les locations de courte durée à d'autres quartiers d'Athènes.
"Certains quartiers sont actuellement très surpeuplés, mais je serai en mesure de vous fournir des données en septembre. La période actuelle est très critique. D'ici la fin du mois de septembre, nous serons en mesure d'annoncer si une nouvelle interdiction est nécessaire et à quel endroit", poursuit Harris Doukas.
Des quartiers entièrement dédiés au tourisme
Dans les quartiers de Psirri et de Koumoundouros, plus de 90 % des logements sont des hôtels ou des appartements dédiés à la location de courte durée. Le loyer y dépasse souvent les 1 200 euros par mois, soit l'équivalent du salaire moyen dans le pays.
De nombreux autres quartiers d'Athènes sont classés comme "modérément saturés". Dans ces zones, les autorités s’efforcent de vérifier si les infrastructures et le parc immobilier peuvent répondre à cette pression croissante.
"Le premier travail qu'il a effectué a été l'étude de la capacité de charge. Il s'agit d'une véritable étude, qui aboutit à des chiffres précis, tels que le niveau des loyers et le taux d'occupation et de saturation." expliqué Ioannis Georgios, directeur général de l'Observatoire du tourisme durable.
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Re: Low-Cost & Tourisme de Masse
Grèce. Athènes assaillie par les touristes, au risque de devenir un “parc à thème”
Lien : https://www.courrierinternational.com/a ... eme_231236
Depuis dix ans, le nombre de visiteurs affluant dans la capitale grecque affole les compteurs. Or cette surfréquentation à laquelle la ville ne parvient pas à s’adapter exaspère les médias locaux, qui craignent qu’Athènes ne finisse par négliger ses propres habitants.
Victime de son succès. Promue par les magazines lifestyle et les influenceurs, Athènes est devenue l’une des capitales les plus prisées d’Europe, et ce toute l’année. Mais comme souvent dans le tourisme de masse, la notoriété est à double tranchant.
“Cette ville-musée qui devient en même temps un organisme vivant, avec cette magie qui captive les voyageurs, commence à céder sous le poids de sa propre popularité”, prévient ainsi le quotidien athénien Ta Nea. En seulement dix ans, le nombre de visiteurs est ainsi passé de 2,5 à 8 millions, et la tendance à la hausse se poursuit, précise-t-il.
Pression généralisée
“La forte concentration de touristes dans le centre-ville entraîne souvent une surcharge des hôpitaux de garde, pour un système de santé déjà branlant”, assure le quotidien de centre droit.
Celui-ci rappelle par ailleurs que “l’approvisionnement en eau et en électricité atteint un niveau critique”. “En avril 2025, les réserves d’eau étaient 30 % moins conséquentes qu’en 2024, à cause d’une sécheresse prolongée et d’une consommation estivale accrue. Une pression similaire est enregistrée sur le réseau électrique”, note Ta Nea.
Inside story s’intéresse de son côté à “l’obstruction d’égouts dans le cœur touristique d’Athènes”. “Les graisses et autres substances provenant des tavernes et des restaurants finissent en quantités énormes dans le réseau, en violation de la loi. Ce qui menace la santé publique, les infrastructures et l’image du pays”, détaille le média d’investigation.
“Dans le triangle commercial du cœur d’Athènes, seuls 2 établissements de restauration sur 500 gèrent leurs graisses et leurs résidus de manière appropriée”, assure l’enquête. En réalité, les infrastructures athéniennes dans leur ensemble ne sont pas en capacité d’accueillir autant de touristes tout en garantissant en parallèle une certaine qualité de vie à ses habitants.
“Drapeaux grecs fabriqués en Chine”
“Les trottoirs du cœur de la ville sont réservés aux boutiques touristiques, excluant les citoyens les plus vulnérables, tandis qu’Athènes perd sa raison d’être fondamentale : être une ville pour ses habitants”, tance de son côté Lifo.
Dans un article publié sous forme de témoignage, le média progressiste s’exaspère d’une évolution tournée exclusivement vers une “frénésie touristique”.
“L’espace public est devenu un hall d’entrée pour des boutiques vendant les mêmes choses : des drapeaux grecs fabriqués en Chine, des sandales bulgares et des souvenirs caricaturaux. Le déclin dans toute sa splendeur”, regrette, amer, le magazine.
“Le surtourisme tue cette ville, focalisant son économie uniquement sur le portefeuille des visiteurs”, peste également News247. “Des restaurants à brunch et des vinyles partout. De la pâte à pain et du mortier pour faire résonner les arômes guatémaltèques”, moque poétiquement le média en ligne, en référence à la profusion de nouveaux lieux toujours plus conceptuels.
“Athènes deviendra bientôt une toile de fond touristique. Un parc à thème, là où il y avait autrefois de la vie”, conclut Lifo.
Lien : https://www.courrierinternational.com/a ... eme_231236
Depuis dix ans, le nombre de visiteurs affluant dans la capitale grecque affole les compteurs. Or cette surfréquentation à laquelle la ville ne parvient pas à s’adapter exaspère les médias locaux, qui craignent qu’Athènes ne finisse par négliger ses propres habitants.
Victime de son succès. Promue par les magazines lifestyle et les influenceurs, Athènes est devenue l’une des capitales les plus prisées d’Europe, et ce toute l’année. Mais comme souvent dans le tourisme de masse, la notoriété est à double tranchant.
“Cette ville-musée qui devient en même temps un organisme vivant, avec cette magie qui captive les voyageurs, commence à céder sous le poids de sa propre popularité”, prévient ainsi le quotidien athénien Ta Nea. En seulement dix ans, le nombre de visiteurs est ainsi passé de 2,5 à 8 millions, et la tendance à la hausse se poursuit, précise-t-il.
Pression généralisée
“La forte concentration de touristes dans le centre-ville entraîne souvent une surcharge des hôpitaux de garde, pour un système de santé déjà branlant”, assure le quotidien de centre droit.
Celui-ci rappelle par ailleurs que “l’approvisionnement en eau et en électricité atteint un niveau critique”. “En avril 2025, les réserves d’eau étaient 30 % moins conséquentes qu’en 2024, à cause d’une sécheresse prolongée et d’une consommation estivale accrue. Une pression similaire est enregistrée sur le réseau électrique”, note Ta Nea.
Inside story s’intéresse de son côté à “l’obstruction d’égouts dans le cœur touristique d’Athènes”. “Les graisses et autres substances provenant des tavernes et des restaurants finissent en quantités énormes dans le réseau, en violation de la loi. Ce qui menace la santé publique, les infrastructures et l’image du pays”, détaille le média d’investigation.
“Dans le triangle commercial du cœur d’Athènes, seuls 2 établissements de restauration sur 500 gèrent leurs graisses et leurs résidus de manière appropriée”, assure l’enquête. En réalité, les infrastructures athéniennes dans leur ensemble ne sont pas en capacité d’accueillir autant de touristes tout en garantissant en parallèle une certaine qualité de vie à ses habitants.
“Drapeaux grecs fabriqués en Chine”
“Les trottoirs du cœur de la ville sont réservés aux boutiques touristiques, excluant les citoyens les plus vulnérables, tandis qu’Athènes perd sa raison d’être fondamentale : être une ville pour ses habitants”, tance de son côté Lifo.
Dans un article publié sous forme de témoignage, le média progressiste s’exaspère d’une évolution tournée exclusivement vers une “frénésie touristique”.
“L’espace public est devenu un hall d’entrée pour des boutiques vendant les mêmes choses : des drapeaux grecs fabriqués en Chine, des sandales bulgares et des souvenirs caricaturaux. Le déclin dans toute sa splendeur”, regrette, amer, le magazine.
“Le surtourisme tue cette ville, focalisant son économie uniquement sur le portefeuille des visiteurs”, peste également News247. “Des restaurants à brunch et des vinyles partout. De la pâte à pain et du mortier pour faire résonner les arômes guatémaltèques”, moque poétiquement le média en ligne, en référence à la profusion de nouveaux lieux toujours plus conceptuels.
“Athènes deviendra bientôt une toile de fond touristique. Un parc à thème, là où il y avait autrefois de la vie”, conclut Lifo.
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Re: Low-Cost & Tourisme de Masse
Tourisme. Visiter l’Acropole est désormais un cauchemar
Lien : https://www.courrierinternational.com/a ... mar_230942
Le monument le plus visité de Grèce accueille chaque jour une dizaine de milliers de visiteurs. Mais, face à l’afflux de touristes, le site semble insuffisamment préparé. Ascenseur en panne, files d’attente et manque de toilettes peuvent ainsi faire tourner la visite au “cauchemar”, s’indigne la presse grecque.
En Grèce, la haute saison touristique commence et le cœur d’Athènes grouille déjà de visiteurs sous le soleil printanier. Mais “si vous êtes un visiteur de l’Acropole à cette période de l’année, il est peu probable que vous repartiez avec les meilleures impressions”, prévient Inside Story.
“L’ascenseur tant vanté pour les personnes à mobilité réduite fonctionne de manière sporadique, les files d’attente pour entrer – même pour les visiteurs munis d’un billet – sont interminables, et si quelqu’un a besoin d’aller aux toilettes, il doit être armé d’une patience millénaire”, détaille le média en ligne. En 2020, cet ascenseur avait été inauguré malgré des contestations et une vive polémique, mais les pannes se multiplient.
Le monument compte parmi les plus fréquentés au monde. L’entrée est passée de 20 à 30 euros le 1er avril. Cette augmentation tarifaire ne s’accompagne pourtant pas de conditions optimales pour la visite du rocher sacré. “Des milliers de touristes du monde entier affluent chaque jour vers l’Acropole et restent debout pendant des heures, sans se plaindre. Selon les estimations des salariés et des guides touristiques, de 8 heures à 20 heures, environ 12 000 personnes visitent le site archéologique”, précise To Vima.
“Des images de honte”
“Je suis très triste de le dire, mais visiter l’Acropole est devenu un cauchemar”, regrette dans les colonnes de l’hebdomadaire, Tzemma Oikonomopoulou, présidente du conseil d’administration de l’Association des guides touristiques.
Documento évoque de son côté “des images de honte”. “Faire du Parthénon un décor pour des séances photos Instagram, tout en excluant du rocher les plus vulnérables, est une immoralité politique”, dénonce l’hebdomadaire de gauche.
“Les photographies de personnes portant des prothèses se dirigeant à pied vers l’Acropole, prises le 4 mai par l’archéologue et guide touristique Giorgos Bitsakos, sont révélatrices”, estime Documento. Et le guide déclarer :
“Je présente mille excuses à tous ceux qui nous ont honorés de leur présence et qui ont tenté de gravir l’Acropole au péril de leur vie. Ils ne méritent pas un tel accueil.”
“Et dire que les bateaux de croisière et leurs milliers de visiteurs ne sont pas encore apparus, que les fortes chaleurs ne sont pas encore là… La montée vers le rocher va vite se transformer en un petit Golgotha moderne”, s’inquiète le quotidien de gauche Efsyn.
Lien : https://www.courrierinternational.com/a ... mar_230942
Le monument le plus visité de Grèce accueille chaque jour une dizaine de milliers de visiteurs. Mais, face à l’afflux de touristes, le site semble insuffisamment préparé. Ascenseur en panne, files d’attente et manque de toilettes peuvent ainsi faire tourner la visite au “cauchemar”, s’indigne la presse grecque.
En Grèce, la haute saison touristique commence et le cœur d’Athènes grouille déjà de visiteurs sous le soleil printanier. Mais “si vous êtes un visiteur de l’Acropole à cette période de l’année, il est peu probable que vous repartiez avec les meilleures impressions”, prévient Inside Story.
“L’ascenseur tant vanté pour les personnes à mobilité réduite fonctionne de manière sporadique, les files d’attente pour entrer – même pour les visiteurs munis d’un billet – sont interminables, et si quelqu’un a besoin d’aller aux toilettes, il doit être armé d’une patience millénaire”, détaille le média en ligne. En 2020, cet ascenseur avait été inauguré malgré des contestations et une vive polémique, mais les pannes se multiplient.
Le monument compte parmi les plus fréquentés au monde. L’entrée est passée de 20 à 30 euros le 1er avril. Cette augmentation tarifaire ne s’accompagne pourtant pas de conditions optimales pour la visite du rocher sacré. “Des milliers de touristes du monde entier affluent chaque jour vers l’Acropole et restent debout pendant des heures, sans se plaindre. Selon les estimations des salariés et des guides touristiques, de 8 heures à 20 heures, environ 12 000 personnes visitent le site archéologique”, précise To Vima.
“Des images de honte”
“Je suis très triste de le dire, mais visiter l’Acropole est devenu un cauchemar”, regrette dans les colonnes de l’hebdomadaire, Tzemma Oikonomopoulou, présidente du conseil d’administration de l’Association des guides touristiques.
Documento évoque de son côté “des images de honte”. “Faire du Parthénon un décor pour des séances photos Instagram, tout en excluant du rocher les plus vulnérables, est une immoralité politique”, dénonce l’hebdomadaire de gauche.
“Les photographies de personnes portant des prothèses se dirigeant à pied vers l’Acropole, prises le 4 mai par l’archéologue et guide touristique Giorgos Bitsakos, sont révélatrices”, estime Documento. Et le guide déclarer :
“Je présente mille excuses à tous ceux qui nous ont honorés de leur présence et qui ont tenté de gravir l’Acropole au péril de leur vie. Ils ne méritent pas un tel accueil.”
“Et dire que les bateaux de croisière et leurs milliers de visiteurs ne sont pas encore apparus, que les fortes chaleurs ne sont pas encore là… La montée vers le rocher va vite se transformer en un petit Golgotha moderne”, s’inquiète le quotidien de gauche Efsyn.
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Re: Low-Cost & Tourisme de Masse
Le rapport avec l’aviation dans les articles que vous venez de publier ?
Aujourd’hui la Grèce traverse une grave crise économique. Le tourisme est un moyen efficace et fiable d’avoir une source de revenus.
Aujourd’hui la Grèce traverse une grave crise économique. Le tourisme est un moyen efficace et fiable d’avoir une source de revenus.
Re: Low-Cost & Tourisme de Masse
Après clm, Michael O'LImit, JCR et SimLun, un nouvel avatar : SuperTouriste !
Re: Low-Cost & Tourisme de Masse
On ne peut pas ban IP directement cette personne ? J’ai jamais vu un cas comme lui. Impressionnant cela relève de la psychiatrie!
Merci à la modération de supprimer ce genre de messages et de bannir (encore et encore) cette personne extrémiste ecolo qui veux uniquement semer le chaos sur ce forum.
Pour parler écologie dans ce forum poubelle, grosse défaite pour les bobos ecolos aujourd’hui. La justice ordonne la reprise de la construction de l’autoroute A69 dans le sud Ouest. Les travaux étaient à l’arrêt depuis 3 mois à cause des punks à Chien. Belle victoire contre ces parasites.
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- A321
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Re: Low-Cost & Tourisme de Masse
Si vous regardez le profil de SimLun, la dernière connexion date d’aujourd’hui. Cette personne aurait donc 2 profils actifs en même temps ?
Quel interêt ?
Honnêtement, j’étais favorable au début au bannissement. Au fur et à mesure que JCR56 publiait des messages, je me suis rendu compte que le bannissement n’aurait aucune issue favorable ( d’autres personnes y étaient également défavorable : cf Demande de bannissement JCR56 ). Vous l’avez déjà vu avant moi avec les profils Clm et Michael O’Limit que le bannissement ne sert à rien. En plus, quand il n’emploie pas son ton assez méprisant et hautain ce qu’il raconte est assez intéressant, il soulève certains aspects importants et que l’on a pas souvent l’habitude d’entendre dans l’aviation.
Dans tous les cas, si c’est réellement la même personne, il doit vraiment bien s’amuser à voir qu’il est la source de tant de débats et de voir que la modération est impuissante face à lui

En fait, il y a deux extrêmes je crois : les « ultra-aviation » qui ne sont pas très nuancés dans leur propos et JCR56 ( SimLun, SuperTouriste etc. ) qui lui aussi n’est pas très nuancé non-plus !

Après je suis complètement d’accord avec vous que parfois, les sujets qui concernent l’aviation dévient sur de l’écologie, de la politique etc.
Mais après tout, tous ces sujets sont liés !
Re: Low-Cost & Tourisme de Masse
JCR56 a été bani? Supertouriste serait donc le même ?
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Re: Low-Cost & Tourisme de Masse
C'est toujours amusant de voir la virulence haineuse de certains face à de nombreux articles de presse qui font état de conséquences négatives d'un trop plein de tourisme largement alimenté par la libéralisation du transport aérien européen. Les gens qui contestent une vérité largement documentée m'ont toujours fait rire.Sachavion34 a écrit : ↑mer. 28 mai 2025, 13:00Si vous regardez le profil de SimLun, la dernière connexion date d’aujourd’hui. Cette personne aurait donc 2 profils actifs en même temps ?
Quel interêt ?
Honnêtement, j’étais favorable au début au bannissement. Au fur et à mesure que JCR56 publiait des messages, je me suis rendu compte que le bannissement n’aurait aucune issue favorable ( d’autres personnes y étaient également défavorable : cf Demande de bannissement JCR56 ). Vous l’avez déjà vu avant moi avec les profils Clm et Michael O’Limit que le bannissement ne sert à rien. En plus, quand il n’emploie pas son ton assez méprisant et hautain ce qu’il raconte est assez intéressant, il soulève certains aspects importants et que l’on a pas souvent l’habitude d’entendre dans l’aviation.
Dans tous les cas, si c’est réellement la même personne, il doit vraiment bien s’amuser à voir qu’il est la source de tant de débats et de voir que la modération est impuissante face à lui![]()
En fait, il y a deux extrêmes je crois : les « ultra-aviation » qui ne sont pas très nuancés dans leur propos et JCR56 ( SimLun, SuperTouriste etc. ) qui lui aussi n’est pas très nuancé non-plus !![]()
Après je suis complètement d’accord avec vous que parfois, les sujets qui concernent l’aviation dévient sur de l’écologie, de la politique etc.
Mais après tout, tous ces sujets sont liés !
Le secteur s'est enfermé dans une impasse qui le menace directement à long terme. On voit bien que le consumérisme touristique n'est pas soutenable sur le long terme.
Il contribue de manière croissante au réchauffement climatique, il est prédateur des ressources naturelles, des biens et services de première nécessité comme le logement, les commerces du quotidien, les réseaux de transport, d'égoûts etc.
Je ne comprends pas bien pourquoi certaines personnes se sentent obligées de recourir à un vocabulaire haîneux et virulent avec des mots comme : escrolo, khmers verts, punks à chiens, parasites.
Cela en dit long sur l'aversion pour le réel. Les mécanismes de déni peuvent parfois mener à ce genre de réactions violentes.
Re: Low-Cost & Tourisme de Masse
Ah oui effectivement c'est le même personnage.
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Re: Low-Cost & Tourisme de Masse
Cet article de l'année dernière explique bien en quoi le secteur du tourisme est en train de devenir un problème majeur pour la planète.
Il est devenu urgent que le rôle de l'aviation soit moins adossé au développement du tourisme.
L'aviation s'est transformée depuis 30-40 ans pour devenir avant toute autre chose un catalyseur de la consommation touristique de masse.
Il n'est écrit nulle part que cette évolution doit être permanente et obligatoire. Bien au contraire.
Le volume global de trafic doit décroître en ciblant prioritairement les usages les plus dispensables au regard des besoins prioritaires de la population. On peut facilement se passer de deux semaines dans un resort, moins de l'enterrement d'un proche.
Les émissions mondiales de CO₂ liées au tourisme s’envolent, causées par une poignée de pays
Lien : https://www.lemonde.fr/planete/article/ ... _3244.html
Les émissions de gaz à effet de serre liées au tourisme représentent près de 9 % du total mondial, selon une étude publiée mardi dans « Nature Communications ». Ses auteurs mettent en garde contre cette croissance insoutenable pour le climat.
Les voyages forment la jeunesse mais détruisent aussi en partie la planète. Les émissions mondiales de gaz à effet de serre liées au tourisme ont progressé de 3,5 % par an entre 2009 et 2019, soit plus du double de celles attribuées au reste de l’économie. Elles ont atteint 5,2 milliards de tonnes équivalent CO2 en 2019, ce qui représente près de 9 % des émissions mondiales. Une vaste étude publiée dans Nature Communications mardi 10 décembre, analysant une décennie de données sur le tourisme dans 175 pays, met en garde contre cette croissance insoutenable pour le climat.
« Sans interventions urgentes dans l’industrie mondiale du tourisme, nous prévoyons des hausses d’émissions de 3 % à 4 % par an, ce qui signifie qu’elles doubleront tous les vingt ans », prévient Ya-Yen Sun, professeure associée de l’université du Queensland (Australie) et autrice principale de l’étude. Une évolution « non conforme » à l’accord de Paris sur le climat, qui « exige que le secteur réduise ses émissions de plus de 10 % par an ».
Comment expliquer l’envol de ces émissions ? Elles sont d’abord tirées par la croissance rapide de la demande. Le nombre de voyageurs et de voyages est en hausse. Les dépenses liées au tourisme sont passées en moyenne à 672 dollars (638 euros) par voyageur en 2019, contre 536 dollars en 2009, dans l’hôtellerie, la restauration et les transports lors d’un voyage. La croissance de la population mondiale, passée de 6,9 à 7,8 milliards d’habitants sur cette décennie, est également en cause.
Importantes inégalités
Enfin, les chercheurs pointent l’augmentation du nombre de véhicules privés utilisés pour voyager (plutôt que les transports publics) et, surtout, le rôle de l’aviation, qu’ils décrivent comme « le talon d’Achille des émissions du tourisme mondial ». Les transports sont responsables de plus de 55 % de l’empreinte carbone globale (dont 21 % pour l’aviation et 17 % pour les véhicules privés), contre seulement 5 % pour le logement.
Point notable, les gains d’efficacité technologique et les améliorations des infrastructures ont certes quelque peu réduit les émissions, mais leurs effets sont largement contrebalancés par la croissance de la demande et de la consommation. « Les technologies n’offrent aucune chance d’atteindre l’objectif de zéro émission », avertit Ya-Yen Sun.
L’étude met en évidence d’importantes inégalités entre les pays, que l’équipe de recherche qualifie d’« alarmantes ». Trois Etats ont à eux seuls produit 39 % des émissions mondiales dues au tourisme en 2019, à savoir les Etats-Unis, la Chine et l’Inde – à hauteur respectivement de 19 %, 15 % et 6 %. Ce trio est également responsable de 60 % de la croissance des émissions du tourisme en dix ans, essentiellement du fait de voyages au sein même de ces pays, davantage qu’à l’international.
Plus largement, 20 pays, principalement développés, ont causé les trois quarts des émissions du secteur en 2019. Ce groupe accueille désormais certains pays du Moyen-Orient, comme l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis. La France en fait également partie, pesant pour 2,3 % de l’empreinte carbone du secteur en 2019.
La pandémie de Covid-19, en 2020, est le seul événement qui a réduit drastiquement les émissions du tourisme (− 58 % en un an), en mettant le secteur à l’arrêt. Cette chute a pesé pour les deux tiers de la baisse des rejets carbonés mondiaux cette année-là, soit « une expérience grandeur nature pour comprendre que le tourisme est un moteur de la croissance des émissions mondiales », écrivent les scientifiques.
anete/article/2024/12/10/les-emissions-mondiales-de-co2-liees-au-tourisme-s-envolent-portees-par-une-poignee-de-pays_6440719_3244.html
Mais, après un rebond rapide, le tourisme devrait à nouveau dépasser les 20 milliards de voyages en 2024 et « il est très probable que ses émissions surpassent pour la première fois les niveaux de 2019 », prévient Stefan Gössling, coauteur de l’étude et chercheur à l’université Linné (Suède). L’Association internationale du transport aérien attend 5,2 milliards de passagers l’an prochain. De quoi devancer les 4,9 milliards prévus en 2024, déjà supérieurs au record de 4,5 milliards établi en 2019.
Fixer une « limite à la demande »
Comment enrayer la tendance ? Ce défi s’avère « insurmontable » en l’absence de changements politiques significatifs, préviennent les auteurs. Dans l’immédiat, l’industrie du tourisme a fait « très peu de progrès » en matière de réduction des émissions, note Ya-Yen Sun. « A l’heure actuelle, il n’existe aucun mandat mondial pour réduire ses émissions. Les efforts sont entièrement volontaires et se situent principalement au niveau des entreprises », dit-elle. Le secteur reste par ailleurs axé sur la croissance, son succès étant mesuré à l’aune de la hausse du nombre de touristes et de leurs dépenses.
Les auteurs appellent à fixer une « limite à la demande » au sein de chaque pays, en commençant par les vingt destinations touristiques les plus émettrices au monde. Limiter la croissance du transport aérien est la première étape « la plus évidente », en particulier pour les long-courriers internationaux, ce qui permettrait dans le même temps de réduire les inégalités. « Différents mécanismes peuvent y parvenir, comme le fait de ne pas agrandir les aéroports ou de ne pas en construire de nouveaux, de supprimer les subventions à l’aviation ou d’introduire un coût social du carbone dans les billets afin d’augmenter leur prix », énumère Stefan Gössling.
Au niveau local, les opérateurs touristiques devraient également davantage utiliser les énergies renouvelables pour l’hébergement, la restauration et les loisirs, et opter pour des véhicules électriques pour les transports, poursuit l’étude. Il en va de la « viabilité » du secteur touristique, dont les destinations sont frappées de plein fouet par le dérèglement climatique, qu’il s’agisse des canicules, des incendies ou de la baisse de l’enneigement.
Il est devenu urgent que le rôle de l'aviation soit moins adossé au développement du tourisme.
L'aviation s'est transformée depuis 30-40 ans pour devenir avant toute autre chose un catalyseur de la consommation touristique de masse.
Il n'est écrit nulle part que cette évolution doit être permanente et obligatoire. Bien au contraire.
Le volume global de trafic doit décroître en ciblant prioritairement les usages les plus dispensables au regard des besoins prioritaires de la population. On peut facilement se passer de deux semaines dans un resort, moins de l'enterrement d'un proche.
Les émissions mondiales de CO₂ liées au tourisme s’envolent, causées par une poignée de pays
Lien : https://www.lemonde.fr/planete/article/ ... _3244.html
Les émissions de gaz à effet de serre liées au tourisme représentent près de 9 % du total mondial, selon une étude publiée mardi dans « Nature Communications ». Ses auteurs mettent en garde contre cette croissance insoutenable pour le climat.
Les voyages forment la jeunesse mais détruisent aussi en partie la planète. Les émissions mondiales de gaz à effet de serre liées au tourisme ont progressé de 3,5 % par an entre 2009 et 2019, soit plus du double de celles attribuées au reste de l’économie. Elles ont atteint 5,2 milliards de tonnes équivalent CO2 en 2019, ce qui représente près de 9 % des émissions mondiales. Une vaste étude publiée dans Nature Communications mardi 10 décembre, analysant une décennie de données sur le tourisme dans 175 pays, met en garde contre cette croissance insoutenable pour le climat.
« Sans interventions urgentes dans l’industrie mondiale du tourisme, nous prévoyons des hausses d’émissions de 3 % à 4 % par an, ce qui signifie qu’elles doubleront tous les vingt ans », prévient Ya-Yen Sun, professeure associée de l’université du Queensland (Australie) et autrice principale de l’étude. Une évolution « non conforme » à l’accord de Paris sur le climat, qui « exige que le secteur réduise ses émissions de plus de 10 % par an ».
Comment expliquer l’envol de ces émissions ? Elles sont d’abord tirées par la croissance rapide de la demande. Le nombre de voyageurs et de voyages est en hausse. Les dépenses liées au tourisme sont passées en moyenne à 672 dollars (638 euros) par voyageur en 2019, contre 536 dollars en 2009, dans l’hôtellerie, la restauration et les transports lors d’un voyage. La croissance de la population mondiale, passée de 6,9 à 7,8 milliards d’habitants sur cette décennie, est également en cause.
Importantes inégalités
Enfin, les chercheurs pointent l’augmentation du nombre de véhicules privés utilisés pour voyager (plutôt que les transports publics) et, surtout, le rôle de l’aviation, qu’ils décrivent comme « le talon d’Achille des émissions du tourisme mondial ». Les transports sont responsables de plus de 55 % de l’empreinte carbone globale (dont 21 % pour l’aviation et 17 % pour les véhicules privés), contre seulement 5 % pour le logement.
Point notable, les gains d’efficacité technologique et les améliorations des infrastructures ont certes quelque peu réduit les émissions, mais leurs effets sont largement contrebalancés par la croissance de la demande et de la consommation. « Les technologies n’offrent aucune chance d’atteindre l’objectif de zéro émission », avertit Ya-Yen Sun.
L’étude met en évidence d’importantes inégalités entre les pays, que l’équipe de recherche qualifie d’« alarmantes ». Trois Etats ont à eux seuls produit 39 % des émissions mondiales dues au tourisme en 2019, à savoir les Etats-Unis, la Chine et l’Inde – à hauteur respectivement de 19 %, 15 % et 6 %. Ce trio est également responsable de 60 % de la croissance des émissions du tourisme en dix ans, essentiellement du fait de voyages au sein même de ces pays, davantage qu’à l’international.
Plus largement, 20 pays, principalement développés, ont causé les trois quarts des émissions du secteur en 2019. Ce groupe accueille désormais certains pays du Moyen-Orient, comme l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis. La France en fait également partie, pesant pour 2,3 % de l’empreinte carbone du secteur en 2019.
La pandémie de Covid-19, en 2020, est le seul événement qui a réduit drastiquement les émissions du tourisme (− 58 % en un an), en mettant le secteur à l’arrêt. Cette chute a pesé pour les deux tiers de la baisse des rejets carbonés mondiaux cette année-là, soit « une expérience grandeur nature pour comprendre que le tourisme est un moteur de la croissance des émissions mondiales », écrivent les scientifiques.
anete/article/2024/12/10/les-emissions-mondiales-de-co2-liees-au-tourisme-s-envolent-portees-par-une-poignee-de-pays_6440719_3244.html
Mais, après un rebond rapide, le tourisme devrait à nouveau dépasser les 20 milliards de voyages en 2024 et « il est très probable que ses émissions surpassent pour la première fois les niveaux de 2019 », prévient Stefan Gössling, coauteur de l’étude et chercheur à l’université Linné (Suède). L’Association internationale du transport aérien attend 5,2 milliards de passagers l’an prochain. De quoi devancer les 4,9 milliards prévus en 2024, déjà supérieurs au record de 4,5 milliards établi en 2019.
Fixer une « limite à la demande »
Comment enrayer la tendance ? Ce défi s’avère « insurmontable » en l’absence de changements politiques significatifs, préviennent les auteurs. Dans l’immédiat, l’industrie du tourisme a fait « très peu de progrès » en matière de réduction des émissions, note Ya-Yen Sun. « A l’heure actuelle, il n’existe aucun mandat mondial pour réduire ses émissions. Les efforts sont entièrement volontaires et se situent principalement au niveau des entreprises », dit-elle. Le secteur reste par ailleurs axé sur la croissance, son succès étant mesuré à l’aune de la hausse du nombre de touristes et de leurs dépenses.
Les auteurs appellent à fixer une « limite à la demande » au sein de chaque pays, en commençant par les vingt destinations touristiques les plus émettrices au monde. Limiter la croissance du transport aérien est la première étape « la plus évidente », en particulier pour les long-courriers internationaux, ce qui permettrait dans le même temps de réduire les inégalités. « Différents mécanismes peuvent y parvenir, comme le fait de ne pas agrandir les aéroports ou de ne pas en construire de nouveaux, de supprimer les subventions à l’aviation ou d’introduire un coût social du carbone dans les billets afin d’augmenter leur prix », énumère Stefan Gössling.
Au niveau local, les opérateurs touristiques devraient également davantage utiliser les énergies renouvelables pour l’hébergement, la restauration et les loisirs, et opter pour des véhicules électriques pour les transports, poursuit l’étude. Il en va de la « viabilité » du secteur touristique, dont les destinations sont frappées de plein fouet par le dérèglement climatique, qu’il s’agisse des canicules, des incendies ou de la baisse de l’enneigement.
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Re: Low-Cost & Tourisme de Masse
Actuel / L’exorbitant coût environnemental et social du tourisme de masse en Croatie
Lien : https://bonpourlatete.com/actuel/l-exor ... en-croatie
Des villes qui accueillent jusqu’à 10 000 touristes par jour, un nombre effarant d’infrastructures construites dans des zones protégées, une augmentation de 25 % de la pollution microplastique dans l’Adriatique... Avec plus de 100 millions de nuitées en 2024, le tourisme est l'un des principaux moteurs économiques du pays. Mais il transforme les villes en «parcs à thème» et cause d’importants dommages à l'environnement.
Dubrovnik était autrefois une ville médiévale paisible, dont les remparts témoignaient d'un passé de conquêtes et de croisades et où les habitants gagnaient leur vie en pêchant, comme leurs ancêtres avant eux.
Aujourd'hui, avec une population de seulement 40 000 habitants, la ville accueille jusqu'à 10 000 touristes par jour en été. Son centre historique, classé au patrimoine mondial, fonctionne à 180 % de la capacité recommandée par l'UNESCO; les ordures s'accumulent, le bruit augmente, les loyers s'envolent et les appartements pour touristes remplacent les résidents traditionnels. Split est confrontée à des problèmes similaires: chaque jour, le palais de Dioclétien reçoit plusieurs milliers de visiteurs de plus que la limite recommandée.
Au cours de la dernière décennie, la Croatie s'est imposée comme l'une des destinations touristiques les plus recherchées de la Méditerranée. En 2024, le pays a enregistré plus de 20 millions d'arrivées et près de 100 millions de nuitées; le tourisme représente aujourd'hui environ 20 % de la production économique nationale.
Cependant, il est de plus en plus difficile d'en ignorer les effets secondaires.
La pression sur les ressources naturelles, la dégradation de l'environnement et les problèmes de surpopulation et de perte d'espace public dans les villes les plus visitées suscitent l'inquiétude des habitants et des écologistes.
«Cette voie n'est pas durable et est très dommageable», déclare Vjeran Pirsic, directeur de l'organisation environnementale Eko Kvarner dans le nord de la baie de Kvarner. D'une part, les hordes de touristes détruisent l'environnement naturel et, d'autre part, des destinations touristiques qui devraient être davantage protégées en raison de leur statut de patrimoine de l'UNESCO, comme Dubrovnik, sont également détruites.»
Une consommation d'eau «irrationnelle»
L'un des principaux défis est la saisonnalité: la plupart des visites touristiques en Croatie se concentrent entre juin et septembre, ce qui exerce une pression sur les infrastructures et les services pendant les mois d'été. Bien que certaines destinations aient commencé à diversifier leur offre pour attirer les visiteurs tout au long de l'année, la gestion de ce flux saisonnier reste l'un des principaux défis du secteur touristique croate.
La demande croissante de services touristiques a conduit à l'ouverture de nouveaux hôtels, restaurants et centres de villégiature de luxe, ainsi qu'au renforcement de l'infrastructure de transport. Parallèlement, on observe une tendance croissante à la diversification de l'offre dont l'impact touche également les régions rurales du pays, comme certaines parties de la Slavonie, à l'est, ou des régions continentales telles que Lika et Zagorje. L'agrotourisme et le tourisme gastronomique favorisent le développement économique des régions moins urbanisées.
Mais si le tourisme de masse a été une aubaine pour l'économie croate, il n'a pas été sans coût pour l'environnement, la structure urbaine et le tissu social des destinations les plus fréquentées.
La mer Adriatique, élément vital de l'écosystème croate, est gravement affectée par la pollution liée au tourisme. La présence de plastiques, les déversements d'eaux usées et le trafic maritime intense dégradent la qualité de l'eau et affectent la biodiversité marine.
Ivana Selanec, directrice exécutive de l'association environnementale croate BIOM, mentionne deux grands types d'impact sur l'environnement: la «construction excessive» d'appartements, de marinas, de routes et d'infrastructures le long du littoral, qui a détruit des habitats naturels, et la pollution et la consommation «irrationnelle» d'eau.
«La tendance absurde à construire des piscines le long de la côte adriatique en est un bon exemple, déclare-t-elle. Le remplissage et l'entretien de ces piscines nécessitent une grande quantité d'eau, qui finit par devenir toxique pour les écosystèmes naturels.»
Les parcs nationaux menacés
La côte dalmate est particulièrement touchée par la surexploitation de l'eau et de l'énergie, les pics de consommation dépassant de 300 % la demande estivale normale. Un peu plus de 80 % de l'eau potable provient de sources souterraines, de sorte que de nombreuses nappes aquifères sont surexploitées pour alimenter les hôtels et les bateaux de croisière.
Les îles populaires telles que Hvar et Vis subissent également une pression accrue sur leurs ressources en eau depuis des années en raison de la demande croissante des touristes, en particulier pendant la haute saison. BIOM affirme que l'eau doit être mieux conservée pendant l'été, lorsque les pénuries affectent les cultures et les jardins et que le risque d'incendies de forêt est élevé. «En outre, la majeure partie de l'eau traitée chimiquement dans les piscines et d'autres sources finit dans la mer, où elle nuit non seulement aux écosystèmes d'eau douce, mais pollue également la vie marine», explique Ivana Selanec.
Les parcs naturels tels que le parc Krka ont connu une augmentation significative du nombre de visiteurs, entraînant l'érosion des sentiers, la perturbation de la faune et la dégradation de l'environnement naturel, selon des études, malgré les restrictions d'accès imposées par les autorités.
La construction incontrôlée d'installations touristiques a fragmenté des habitats essentiels. En Istrie, 70 % des nouveaux bâtiments construits depuis 2020 l'ont été dans des zones protégées, selon l'association citoyenne environnementale Zelena Istra (Istrie verte). La mer Adriatique a connu une augmentation de 25 % de la pollution microplastique depuis 2019, liée aux navires de croisière et aux décharges côtières.
Dans la région des lacs de Plitvice, l'expansion des logements illégaux autour du parc – 500 bâtiments au cours de la dernière décennie – a modifié le flux naturel de la rivière Korana, affectant des espèces endémiques telles que la truite marbrée, selon un rapport de l'UICN World Heritage Outlook, une organisation de conservation.
Surpeuplement, loyers élevés, gentrification
Les effets de la surpopulation se font également sentir dans les centres urbains. La prolifération des hébergements touristiques, notamment par le biais de plateformes comme Airbnb, transforme les quartiers résidentiels en zones embourgeoisées, contribuant au déplacement des résidents locaux en raison de l'augmentation du coût de la vie et du manque de logements abordables.
Selon une étude réalisée en 2019 par l'université de Barcelone, 40 % des logements du centre de Dubrovnik sont désormais utilisés comme hébergement touristique, ce qui a contribué à faire grimper les prix de location de 250 % depuis 2015. Cette situation a entraîné l'exode de 600 résidents historiques au cours de la dernière décennie. À Split, 30 % des magasins traditionnels ont été remplacés par des boutiques de souvenirs et des agences de tourisme.
L'augmentation du nombre de visiteurs met à rude épreuve les infrastructures locales et les services publics tels que les transports, la collecte des déchets et les services de santé, en particulier pendant les mois d'été.
Au niveau de la culture et du patrimoine, l'impact négatif du tourisme est également significatif. L'authenticité des centres historiques est menacée par la transformation des espaces publics en attractions touristiques. L'afflux massif de visiteurs a entraîné la perte des traditions locales et la transformation de la vie quotidienne en un spectacle pour les touristes.
Un autre problème majeur causé par le tourisme de masse est la nature saisonnière de l'emploi. Certains endroits deviennent des «villes fantômes» pendant l'hiver: sur l’île de Hvar, par exemple, 80 % des entreprises ferment entre novembre et avril, laissant de nombreuses personnes sans emploi.
Le mantra de la durabilité
Le gouvernement croate prétend depuis longtemps poursuivre un modèle de tourisme durable. Parmi les solutions qu’il propose figurent un contrôle plus strict du développement côtier, une gestion appropriée des déchets et la protection des parcs nationaux et des réserves naturelles. Les villes portuaires limitent le nombre de bateaux de croisière et de visiteurs quotidiens sur les quais, et certaines municipalités restreignent l'utilisation des valises à roulettes afin de préserver les pavés de leur vieille ville.
Les critiques, cependant, affirment que de nombreuses mesures vantées par le gouvernement n'ont jamais été correctement mises en œuvre, et que ceux qui enfreignent les règles ne sont pas dissuadés par les sanctions.
«Notre gouvernement parle beaucoup, mais il ne lutte pas sérieusement contre la dégradation urbaine, affirme Vjeran Pirsic. Les promesses du gouvernement en matière de durabilité sont une plaisanterie. Les politiciens se protègent des critiques alors que leurs décisions favorisent les grandes entreprises.»
Un avis que partage Ivana Selanec: «La mise en œuvre de ces réglementations est très souvent minimale, presque inexistante. Il n'est pas rare que des groupes puissants trouvent des moyens de contourner les règles, de faire ce qu'ils veulent et de ne pas subir de conséquences, ou alors ils n'en ont tout simplement pas peur. Le système global de contrôle et d'inspection en Croatie est faible et sert souvent les intérêts des privilégiés.»
Et de préciser: «Le tourisme est d'une importance existentielle pour la Croatie, en ne pensant pas à long terme et en ne faisant pas de sacrifices pour assurer la survie d'un environnement sain, nous coupons la branche sur laquelle nous sommes assis.»
Article publié sur le site anglophone de BIRN - Balkan Insight.
Lien : https://bonpourlatete.com/actuel/l-exor ... en-croatie
Des villes qui accueillent jusqu’à 10 000 touristes par jour, un nombre effarant d’infrastructures construites dans des zones protégées, une augmentation de 25 % de la pollution microplastique dans l’Adriatique... Avec plus de 100 millions de nuitées en 2024, le tourisme est l'un des principaux moteurs économiques du pays. Mais il transforme les villes en «parcs à thème» et cause d’importants dommages à l'environnement.
Dubrovnik était autrefois une ville médiévale paisible, dont les remparts témoignaient d'un passé de conquêtes et de croisades et où les habitants gagnaient leur vie en pêchant, comme leurs ancêtres avant eux.
Aujourd'hui, avec une population de seulement 40 000 habitants, la ville accueille jusqu'à 10 000 touristes par jour en été. Son centre historique, classé au patrimoine mondial, fonctionne à 180 % de la capacité recommandée par l'UNESCO; les ordures s'accumulent, le bruit augmente, les loyers s'envolent et les appartements pour touristes remplacent les résidents traditionnels. Split est confrontée à des problèmes similaires: chaque jour, le palais de Dioclétien reçoit plusieurs milliers de visiteurs de plus que la limite recommandée.
Au cours de la dernière décennie, la Croatie s'est imposée comme l'une des destinations touristiques les plus recherchées de la Méditerranée. En 2024, le pays a enregistré plus de 20 millions d'arrivées et près de 100 millions de nuitées; le tourisme représente aujourd'hui environ 20 % de la production économique nationale.
Cependant, il est de plus en plus difficile d'en ignorer les effets secondaires.
La pression sur les ressources naturelles, la dégradation de l'environnement et les problèmes de surpopulation et de perte d'espace public dans les villes les plus visitées suscitent l'inquiétude des habitants et des écologistes.
«Cette voie n'est pas durable et est très dommageable», déclare Vjeran Pirsic, directeur de l'organisation environnementale Eko Kvarner dans le nord de la baie de Kvarner. D'une part, les hordes de touristes détruisent l'environnement naturel et, d'autre part, des destinations touristiques qui devraient être davantage protégées en raison de leur statut de patrimoine de l'UNESCO, comme Dubrovnik, sont également détruites.»
Une consommation d'eau «irrationnelle»
L'un des principaux défis est la saisonnalité: la plupart des visites touristiques en Croatie se concentrent entre juin et septembre, ce qui exerce une pression sur les infrastructures et les services pendant les mois d'été. Bien que certaines destinations aient commencé à diversifier leur offre pour attirer les visiteurs tout au long de l'année, la gestion de ce flux saisonnier reste l'un des principaux défis du secteur touristique croate.
La demande croissante de services touristiques a conduit à l'ouverture de nouveaux hôtels, restaurants et centres de villégiature de luxe, ainsi qu'au renforcement de l'infrastructure de transport. Parallèlement, on observe une tendance croissante à la diversification de l'offre dont l'impact touche également les régions rurales du pays, comme certaines parties de la Slavonie, à l'est, ou des régions continentales telles que Lika et Zagorje. L'agrotourisme et le tourisme gastronomique favorisent le développement économique des régions moins urbanisées.
Mais si le tourisme de masse a été une aubaine pour l'économie croate, il n'a pas été sans coût pour l'environnement, la structure urbaine et le tissu social des destinations les plus fréquentées.
La mer Adriatique, élément vital de l'écosystème croate, est gravement affectée par la pollution liée au tourisme. La présence de plastiques, les déversements d'eaux usées et le trafic maritime intense dégradent la qualité de l'eau et affectent la biodiversité marine.
Ivana Selanec, directrice exécutive de l'association environnementale croate BIOM, mentionne deux grands types d'impact sur l'environnement: la «construction excessive» d'appartements, de marinas, de routes et d'infrastructures le long du littoral, qui a détruit des habitats naturels, et la pollution et la consommation «irrationnelle» d'eau.
«La tendance absurde à construire des piscines le long de la côte adriatique en est un bon exemple, déclare-t-elle. Le remplissage et l'entretien de ces piscines nécessitent une grande quantité d'eau, qui finit par devenir toxique pour les écosystèmes naturels.»
Les parcs nationaux menacés
La côte dalmate est particulièrement touchée par la surexploitation de l'eau et de l'énergie, les pics de consommation dépassant de 300 % la demande estivale normale. Un peu plus de 80 % de l'eau potable provient de sources souterraines, de sorte que de nombreuses nappes aquifères sont surexploitées pour alimenter les hôtels et les bateaux de croisière.
Les îles populaires telles que Hvar et Vis subissent également une pression accrue sur leurs ressources en eau depuis des années en raison de la demande croissante des touristes, en particulier pendant la haute saison. BIOM affirme que l'eau doit être mieux conservée pendant l'été, lorsque les pénuries affectent les cultures et les jardins et que le risque d'incendies de forêt est élevé. «En outre, la majeure partie de l'eau traitée chimiquement dans les piscines et d'autres sources finit dans la mer, où elle nuit non seulement aux écosystèmes d'eau douce, mais pollue également la vie marine», explique Ivana Selanec.
Les parcs naturels tels que le parc Krka ont connu une augmentation significative du nombre de visiteurs, entraînant l'érosion des sentiers, la perturbation de la faune et la dégradation de l'environnement naturel, selon des études, malgré les restrictions d'accès imposées par les autorités.
La construction incontrôlée d'installations touristiques a fragmenté des habitats essentiels. En Istrie, 70 % des nouveaux bâtiments construits depuis 2020 l'ont été dans des zones protégées, selon l'association citoyenne environnementale Zelena Istra (Istrie verte). La mer Adriatique a connu une augmentation de 25 % de la pollution microplastique depuis 2019, liée aux navires de croisière et aux décharges côtières.
Dans la région des lacs de Plitvice, l'expansion des logements illégaux autour du parc – 500 bâtiments au cours de la dernière décennie – a modifié le flux naturel de la rivière Korana, affectant des espèces endémiques telles que la truite marbrée, selon un rapport de l'UICN World Heritage Outlook, une organisation de conservation.
Surpeuplement, loyers élevés, gentrification
Les effets de la surpopulation se font également sentir dans les centres urbains. La prolifération des hébergements touristiques, notamment par le biais de plateformes comme Airbnb, transforme les quartiers résidentiels en zones embourgeoisées, contribuant au déplacement des résidents locaux en raison de l'augmentation du coût de la vie et du manque de logements abordables.
Selon une étude réalisée en 2019 par l'université de Barcelone, 40 % des logements du centre de Dubrovnik sont désormais utilisés comme hébergement touristique, ce qui a contribué à faire grimper les prix de location de 250 % depuis 2015. Cette situation a entraîné l'exode de 600 résidents historiques au cours de la dernière décennie. À Split, 30 % des magasins traditionnels ont été remplacés par des boutiques de souvenirs et des agences de tourisme.
L'augmentation du nombre de visiteurs met à rude épreuve les infrastructures locales et les services publics tels que les transports, la collecte des déchets et les services de santé, en particulier pendant les mois d'été.
Au niveau de la culture et du patrimoine, l'impact négatif du tourisme est également significatif. L'authenticité des centres historiques est menacée par la transformation des espaces publics en attractions touristiques. L'afflux massif de visiteurs a entraîné la perte des traditions locales et la transformation de la vie quotidienne en un spectacle pour les touristes.
Un autre problème majeur causé par le tourisme de masse est la nature saisonnière de l'emploi. Certains endroits deviennent des «villes fantômes» pendant l'hiver: sur l’île de Hvar, par exemple, 80 % des entreprises ferment entre novembre et avril, laissant de nombreuses personnes sans emploi.
Le mantra de la durabilité
Le gouvernement croate prétend depuis longtemps poursuivre un modèle de tourisme durable. Parmi les solutions qu’il propose figurent un contrôle plus strict du développement côtier, une gestion appropriée des déchets et la protection des parcs nationaux et des réserves naturelles. Les villes portuaires limitent le nombre de bateaux de croisière et de visiteurs quotidiens sur les quais, et certaines municipalités restreignent l'utilisation des valises à roulettes afin de préserver les pavés de leur vieille ville.
Les critiques, cependant, affirment que de nombreuses mesures vantées par le gouvernement n'ont jamais été correctement mises en œuvre, et que ceux qui enfreignent les règles ne sont pas dissuadés par les sanctions.
«Notre gouvernement parle beaucoup, mais il ne lutte pas sérieusement contre la dégradation urbaine, affirme Vjeran Pirsic. Les promesses du gouvernement en matière de durabilité sont une plaisanterie. Les politiciens se protègent des critiques alors que leurs décisions favorisent les grandes entreprises.»
Un avis que partage Ivana Selanec: «La mise en œuvre de ces réglementations est très souvent minimale, presque inexistante. Il n'est pas rare que des groupes puissants trouvent des moyens de contourner les règles, de faire ce qu'ils veulent et de ne pas subir de conséquences, ou alors ils n'en ont tout simplement pas peur. Le système global de contrôle et d'inspection en Croatie est faible et sert souvent les intérêts des privilégiés.»
Et de préciser: «Le tourisme est d'une importance existentielle pour la Croatie, en ne pensant pas à long terme et en ne faisant pas de sacrifices pour assurer la survie d'un environnement sain, nous coupons la branche sur laquelle nous sommes assis.»
Article publié sur le site anglophone de BIRN - Balkan Insight.
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Re: Low-Cost & Tourisme de Masse
Je ne comprends pas toutes ces polémiques sur le tourisme de masse. Les gens se ruent sur une destination attrayante/en vogue mais que peut-on y faire ? Les gens choisissent où ils passeront leur vacances et on ne peut rien y changer !
Re: Low-Cost & Tourisme de Masse
Notre manière de consommer n'est pas dictée par l'opération du Saint-Esprit. On n'est pas forcé de manger de la viande deux fois par jour et de changer sa garde-robe trois fois par an. Il existe plein d'activités et de choses à faire qui sont moins polluantes. Rien ne nous oblige de dépenser systématiquement plusieurs tonnes de CO2 pour partir en vacances.Sachavion34 a écrit : ↑mer. 28 mai 2025, 17:34 Je ne comprends pas toutes ces polémiques sur le tourisme de masse. Les gens se ruent sur une destination attrayante/en vogue mais que peut-on y faire ? Les gens choisissent où ils passeront leur vacances et on ne peut rien y changer !
Le tourisme standardisé de masse n'est pas sorti du sol comme un arbre. Il a été inventé par des entreprises. C'est un choix de la part d'entreprises qui ont souhaité vendre ce type de produit très spécifique. On peut aussi repenser le tourisme en prenant en compte l'impact environnemental.
On le fait bien dans d'autres secteurs, pourquoi le tourisme serait-il exempté ? Et c'est la même chose pour l'aviation. Le secteur peut promouvoir les usages les moins néfastes pour la planète. Le consumérisme touristique est l'un des usages les plus émetteurs de CO2 et consommateur de ressources naturelles. Rien n'oblige les compagnies aériennes de se surspécialiser sur ce segment de marché aujourd'hui. C'est irresponsable quand on connaît les conséquences sur le long terme (cf. les très nombreux articles qui documentent en détail l'étendue des dégâts).
Re: Low-Cost & Tourisme de Masse
J ai l'impression que l'on ressasse en continue les mêmes éléments au fil des postes.
Oui il y a des endroits détruits par le tourisme de masse.
Je connais certains sites, où j'appréciais aller, qui ne sont désormais plus attractifs par la forte fréquentation touristique.
C'est dommage mais c'est comme ça.
Alors je vais ailleurs.
Et je ne dis plus spécialement où je vais ni publier mes photos, de "peur" que l'endroit ne devienne un hotsport instagramable ou tiktokable (meme si mon niveau d'influanceur est quasi nul).
Pour l'accueil sur place, aux élus locaux de faire leur travail.
Mais ce n'est pas forcément utile de reparler en continu du même sujet.
Et puis vu des escrologistes, ce ne sera jamais assez bien. Y parait qu'il faut favoriser le train...
Vu des articles parlant des tunnels ferroviaires comme "eventrant les montagnes", les lignes de train "lacérant le paysage", les applications tarifaires "ornwelliennes" et exigeant l'arrêt immediat des trains à grande vitesse qui seraient des catastrophes ecologiques et principalement empruntés par de "riches cadres".
Perso je vais pas raconter mes voyages aériens sur forum-escrologistes... alors l'inverse serait bien aussi.
Oui il y a des endroits détruits par le tourisme de masse.
Je connais certains sites, où j'appréciais aller, qui ne sont désormais plus attractifs par la forte fréquentation touristique.
C'est dommage mais c'est comme ça.
Alors je vais ailleurs.
Et je ne dis plus spécialement où je vais ni publier mes photos, de "peur" que l'endroit ne devienne un hotsport instagramable ou tiktokable (meme si mon niveau d'influanceur est quasi nul).
Pour l'accueil sur place, aux élus locaux de faire leur travail.
Mais ce n'est pas forcément utile de reparler en continu du même sujet.
Et puis vu des escrologistes, ce ne sera jamais assez bien. Y parait qu'il faut favoriser le train...
Vu des articles parlant des tunnels ferroviaires comme "eventrant les montagnes", les lignes de train "lacérant le paysage", les applications tarifaires "ornwelliennes" et exigeant l'arrêt immediat des trains à grande vitesse qui seraient des catastrophes ecologiques et principalement empruntés par de "riches cadres".
Perso je vais pas raconter mes voyages aériens sur forum-escrologistes... alors l'inverse serait bien aussi.
Come on, let's fly
Re: Low-Cost & Tourisme de Masse
Cela donne à manger aux bobos ecolos. Ils peuvent cracher un peu de haine et brasser de l’air.Sachavion34 a écrit : ↑mer. 28 mai 2025, 17:34 Je ne comprends pas toutes ces polémiques sur le tourisme de masse. Les gens se ruent sur une destination attrayante/en vogue mais que peut-on y faire ? Les gens choisissent où ils passeront leur vacances et on ne peut rien y changer !
Re: Low-Cost & Tourisme de Masse
Il ne s'agit pas uniquement d'un problème de surfréquentation ponctuelle, mais d'émissions très importantes de gaz à effet de serre et de consommation intense des ressources naturelles. Cette forme de tourisme est la plus consommatrice de ressources et la plus polluante. La palme de la palme revient évidemment aux croisières qui sont une bombe climatique à elles seules.intheair a écrit : ↑mer. 28 mai 2025, 23:31 J ai l'impression que l'on ressasse en continue les mêmes éléments au fil des postes.
Oui il y a des endroits détruits par le tourisme de masse.
Je connais certains sites, où j'appréciais aller, qui ne sont désormais plus attractifs par la forte fréquentation touristique.
C'est dommage mais c'est comme ça.
Alors je vais ailleurs.
Et je ne dis plus spécialement où je vais ni publier mes photos, de "peur" que l'endroit ne devienne un hotsport instagramable ou tiktokable (meme si mon niveau d'influanceur est quasi nul).
Pour l'accueil sur place, aux élus locaux de faire leur travail.
Mais ce n'est pas forcément utile de reparler en continu du même sujet.
Et puis vu des escrologistes, ce ne sera jamais assez bien. Y parait qu'il faut favoriser le train...
Vu des articles parlant des tunnels ferroviaires comme "eventrant les montagnes", les lignes de train "lacérant le paysage", les applications tarifaires "ornwelliennes" et exigeant l'arrêt immediat des trains à grande vitesse qui seraient des catastrophes ecologiques et principalement empruntés par de "riches cadres".
Perso je vais pas raconter mes voyages aériens sur forum-escrologistes... alors l'inverse serait bien aussi.
"Aux élus locaux de faire leur travail" n'est qu'une manière comme une autre de vous convaincre que vous ne faites pas partie du problème. Pourtant si en temps que consommateur. Vous êtes même le premier responsable. Regardez comment un changement de comportement de consommation a divisé par deux le trafic domestique aérien en Allemagne. Il n'ont pas attendu les élus locaux pour prendre leurs responsabilités.
Ce sera utile de marteler le sujet sur ce type de forum tant que le secteur de l'aviation sera enfermé dans le déni. Il a une responsabilité immense dans la manière dont il oriente ses investissements et les marchés qu'ils priorisent.
Et merci d'arrêter d'utiliser une terme aussi méprisant et connoté aujourd'hui qu'est "escrologiste". Il situe votre propos à l'extrême droite.
Le mot serait apparu pour la première fois en 1984 dans le revue Le Courrier de la Nature. C'était alors une expression péjorative qui correspondait peu ou prou à ce que l'on nomme aujourd'hui le greenwashing. Depuis, il est réapparu récemment dans la bouche des médias et militants d'extrême droite. Ils ont pour habitude de travestir les mots et concepts. Ils le font aussi avec le wokisme, le racisme anti-blancs, les féminazies et donc l'escrologie. Tous ces mots ont été introduits (ou réintroduits dans une définition dévoyée) dans le débat par les organisations d'extrême droite.
Quand vous manipulez ces mots, vous contribuez à l'essor dans le débat public de manipulations de l'extrême droite.
Re: Low-Cost & Tourisme de Masse
Votre discours dégouline de cette arrogance bien-pensante qui transforme chaque problème complexe en procès public contre "le consommateur".
Quant à votre cours d’étymologie militante : l’indignation sélective sur certains mots est typique de ceux qui pensent gagner un débat en cadenassant le langage.
L’extrême droite manipule les concepts, dites-vous ? Peu-être ! Mais vous aussi.
À force de coller des étiquettes infamantes sur tout ce qui vous dérange, vous ne défendez pas l’écologie : vous l’enfermez dans un sectarisme condescendant qui dégoûte jusqu’à vos potentiels alliés.
Alors avant de décréter qui est responsable, qui est du bon côté, et quels mots sont permis, commencez par regarder à quel point votre posture est creuse.
Militer, ce n’est pas mépriser. Et si vous voulez vraiment que ça change, il va falloir sortir du prêche !
Quant à votre cours d’étymologie militante : l’indignation sélective sur certains mots est typique de ceux qui pensent gagner un débat en cadenassant le langage.
L’extrême droite manipule les concepts, dites-vous ? Peu-être ! Mais vous aussi.
À force de coller des étiquettes infamantes sur tout ce qui vous dérange, vous ne défendez pas l’écologie : vous l’enfermez dans un sectarisme condescendant qui dégoûte jusqu’à vos potentiels alliés.
Alors avant de décréter qui est responsable, qui est du bon côté, et quels mots sont permis, commencez par regarder à quel point votre posture est creuse.
Militer, ce n’est pas mépriser. Et si vous voulez vraiment que ça change, il va falloir sortir du prêche !