VISCOUNT a écrit : ↑sam. 4 mars 2023, 13:46
Concernant les les couts des tarifs très bas , ceux-ci étant inférieurs aux cout moyen de revient et même parfois aux taxes , ils devraient être considérés comme "vente à perte" donc illégaux . En fait ces tarifs très bas sont compensés par les autres passagers qui "surpayent" leurs trajet dès lors qu'ils réservent tardivement (d'une manière générale).
En fait pour être plus dans la légalité les compagnies ne devraient pas vendre en dessous du prix de revient plus taxes et brader les invendus au dernier moment .
C'est un vaste débat qui dépasse La Rochelle, mais cela remettrait en cause une grande partie du yield management tel qu'il est pratiqué aujourd'hui par exemple. Les entreprises sont libres de fixer à peu près les tarifs qu'elles souhaitent pour le moment dans cette méthode de formation des prix.
Avec les années qui passent j'entrevois un effet pervers de trops forts écarts de prix dans le yield sur la perception de ce que pourrait être un prix juste par les consommateurs.
L'apparition des LCC a permis de baisser les prix d'appel des vols de manière considérable. J'ai l'impression que la barrière psychologique des consommateurs a aussi changé. 200€ était peut-être un prix normal pour un vol avant la domination LCC, j'ai l'impression que c'est désormais 150€ ou même moins. Le marketing low-cost insinue que les biens et services sont par essence bon marché. La valeur intrinsèque associée à la réalisation du service devient alors aussi faible.
Cette dimension psychologique a été étudiée notamment dans les transports urbains. La baisse du prix du billet augmentait le niveau de dégradation et d'incivilité dans certaines agglomérations par exemple.
Apple augmente le prix de ses Iphone parce qu'elle souhaite que les consommateurs associent une valeur élevée au produit acheté. D'ailleurs, il est intéressant que de noter que l'augmentation du prix de l'Iphone n'a pas eu d'impact sur la composition de la clientèle selon leurs revenus.
Détenir un Iphone est même un marqueur social pour les catégories relativement modestes de la population ; un moyen de se démarquer (ou pas

) des autres avec un objet coûteux que l'on peut afficher.
Trop baisser les prix d'un bien ou d'un service induit des comportement spécifiques de consommation : achat futile, surconsommation, etc.
Le pionnier des prix bas a été le format familial ou grand format en grande distribution. Le prix par unité de volume ou de poids est indéniablement plus faible, mais en réalité, vous consommez plus. Le low-cost a eu le même effet.
Contrairement aux idées reçues, si des prix bas sont toujours bénéfiques pour permettre aux plus modestes d'accéder à certains biens ou services qu'ils ne pouvaient s'offrir jusqu'à maintenant, le cœur de l'augmentation de la demande et de la consommation se situe en réalité chez les profils moyens et supérieurs en termes de revenus qui n'hésitent plus à acheter plus que nécessaire.
Le cœur de cible de Ryanair ce n'est pas le pauvre des midlands, mais le cadre moyen que la compagnie essaiera de faire partir le plus possible à coups d'achats coup de tête pas chers. Gosselies est en cela la parfaite cible qui part tout le temps sur des coups de tête.
C'est ce comportement de consommation qu'il convient d'interroger face au changement climatique. Pas le polonais routier qui veut voir sa famille une ou deux fois par an grâce à Ryanair.