intheair a écrit : ↑mar. 24 juin 2025, 19:44
Ce n'est pas ici qu'on règlera de la problématique des sports d'hiver de leur raison d'être, ce n'est pas le but de ce forum.
Par contre la problématique de l'aéroport de Chambery Aix Les Bains est interessante.
En trafic commercial cet aéroport reçoit des vols réguliers en saison hiver, de décembre à avril environ, principalement les samedis et dimanches, et est un aeroport douanier et frontière Schengen.
Ce trafic justifie t il une telle installation ?
J'aurai tendance à dire oui, car il a un fort trafic import qui participe à la richesse de l'industrie touristique de la région.
Certes le trafic est reportable à Lyon ou Genève, mais avec un risque de deperdition de clientèle qui se rendrait ailleurs, y.c vers d'autres pays comme la Suisse ou l'Autriche.
Alors même si l'aéroport perd de l'argent, on peut le considérer comme un investissement rentable.
Sans parler du trafic d'aviation genérale, loisirs, ecole qui peut exister en complément.
Je vous invite à prendre du recul sur une ou deux décennies. La fermeture des stations devrait s'accélérer dans les prochaines années. Les plus hautes seront les dernières à y passer, mais si l'eau potable vient également à se raréfier (c'est la première utilité des glaciers avant le plaisir égoïste d'un skieur de loisirs), je pense que pouvoir boire de l'eau potable passera avant le plaisir de skier. C'est triste, mais c'est en train de venir.
Cet aéroport a une capacité et des infrastructures existantes. Aujourd'hui, le ski est devenu le seul segment de marché servi car il est le plus évident et le plus facile par son volume.
D'ici 10 ans, il aura déjà pris un bon coup et d'ici 20 ans ce ne sera peut-être déjà plus le cas.
On sait que Vinci préfère pour le moment concentrer tout le reste du trafic à LYS, quitte à construire et étendre toujours plus les installations terminales.
Une bonne approche, économe en ressources et émissions pourrait privilégier la réutilisation des aéroports déjà construits de la région et de décentraliser davantage l'offre sur les aéroports voisins : CFE, CMF, EBU, GNB.
Au lieu de ne miser que sur une activité et de fermer une fois que l'on aura épuisé le filon, autant réfléchir maintenant à rééquilibrer la connectivité afin d'éviter des investissements inutiles à LYS et servir des populations dont certaines sont asservies à une seule activité économique.
Les types comme Gosselies réfléchissent à la manière des industriels qui créaient des villes champignons minières. On épuise les ressources, puis on abandonne tout une fois que l'on a tout pompé. C'est un comportement destructeur pour les milieux et les personnes.
Chambéry/Aix-les-Bains, c'est 226 000 habitants. Il y a des besoins locaux qui n'ont rien à voir avec le ski. Il serait peut-être temps d'y répondre à nouveau et de sortir du miroir aux alouettes des sports d'hiver qui sont sur le point de disparaitre. D'un point de vue stratégique, c'est dès maintenant qu'il faut commencer à y penser.